Chablais : dans les vallées, les gendarmes renforcent les contrôles pour le week-end de Pâques

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Il est 18 heures, vendredi 10 avril, lorsque les gendarmes du Chablais commencent à effectuer leurs premiers contrôles au rond-point de Bioge. Un emplacement stratégique qui leur permet d’intercepter les automobilistes attirés par l’air frais de la montagne, mais pas que. « On est là pour faire face à un éventuel afflux massif de nouveaux résidents secondaires pendant le week-end pascal », indique le commandant de la compagnie du Chablais, Emmanuel Vegas. Ainsi, les contrôles sur les axes qui mènent aux sites touristiques du département ont tous été renforcés. « Le temps de la prévention a fait ses effets. On est là dans un but, certes pédagogique, mais répressif. Et il n’y aura pas de passe-droit. »

Les voitures sont arrêtées une à une sur le bord du rond-point. Elles s’alignent. Les automobilistes coupent le moteur et présentent leur attestation sans se faire prier. Ils savent ce qu’ils risquent : 135 euros d’amende la première fois, 1500 euros en cas de récidive et jusqu’à 6 mois de prison en cas de multirécidive. De quoi dissuader celui qui s’amuserait à contourner les règles. Et jusqu’ici, les choses semblent se dérouler plutôt calmement. Rien d’anormal, selon l’équipe de gendarmes. « Il y a aussi pas mal de contrôles sur l’autoroute. Certains se sont peut-être déjà fait choper là-bas. Il faut réussir à arriver jusqu’ici, hein ! », lâche l’un d’entre eux. Quelques verbalisations tombent, mais le confinement n’en est pas la raison. « On fait aussi en sorte de faire respecter les règles de base », indique le commandant.

Le jeu du chat et de la souris

A la vue des forces de l’ordre, un automobiliste fait rapidement demi-tour à la sortie du tunnel de Bioge. Tout le monde le voit. Mais l’équipe n’est pas inquiète. « S’il veut faire le grand tour par le plateau de Gavot, il sera surpris de nous trouver aussi ! » Un véritable jeu du chat et de la souris, que les conducteurs n’ont que peu de chance de gagner. Saint-Gingolph, Veigy-Foncenex, Bons-en-Chablais… Tous les points d’entrées sont tenus au même moment par les gendarmes, déployés un peu partout dans le Chablais. « Il faut s’attendre à nous trouver à n’importe quel endroit et n’importe quelle heure du jour et de la nuit », appuie le commandant.

A la fin du contrôle, la gendarmerie ne comptabilise que deux verbalisations liées à un non-respect du confinement. Parmi eux, « un infirmier de Ville-la-Grand qui sortait du boulot et qui voulait venir se balader ». Mais aucun Français qui aurait parcouru des centaines de kilomètres pour rejoindre sa résidence secondaire. C’est plutôt bon signe. « On veut aussi diffuser un message rassurant aux habitants de nos vallées, leur montrer qu’on tient les routes et qu’on fera en sorte que leur population n’augmente pas. Mais il ne faut pas qu’ils s’inquiètent à chaque fois qu’ils voient une voiture immatriculée francilienne. Certains sont là depuis le début du confinement, et il n’y a aucune raison qu’ils rentrent chez eux », déclare Emmanuel Vegas.

Pour autant, les gendarmes ne baissent pas leur garde et continueront les contrôles tout au long du week-end.