C’est sans doute la première fois que Charles Perrault donne naissance à une bande dessinée. Dessinatrice, artisane, de Feigères, Tamia Baudouin signe un ouvrage inédit publié chez Casterman.
La consécration pour cette jeune dessinatrice ?
Serait-ce la consécration pour cette jeune dessinatrice ? Être sollicitée par la célèbre maison d’édition Casterman pour mettre un visage à la Belle au bois dormant ou à Peau d’âne, quel auteur de BD ne serait pas flatté ? Et pourtant, Tamia Baudouin, qui vit à Feigères, loin du bruit des villes qui l’importune, ne semble guère infatuée.
« Ceux qui dessinent ou écrivent des histoires veulent échapper aux aspérités de la réalité »
Au contraire, elle est un peu fébrile car elle vient d’achever le scénario d’une prochaine BD. Un livre entièrement réalisé par elle-même. Mais il est trop tôt pour en parler. Comment est née cette passion pour le dessin ? Peut-être est-ce un héritage, un atavisme. « Ma mère est très créative. Et je crois que ceux qui dessinent ou écrivent des histoires sont des personnes qui veulent échapper aux aspérités de la réalité, à ses laideurs aussi ».
« Mes vacances sont réduites à la plus simple expression »
Après trois ans à courir les maisons d’édition, les refus, les galères, Tamia Baudouin a fini par être reconnue. Ce n’est que le début, corrige-t-elle aussitôt. « Mais, je parviens à vivre de ce métier qui est certes chronophage. Je travaille tous les jours de 10 h à minuit et mes vacances sont réduites à la plus simple expression ». Et qui l’inspire parmi ses pairs ? « Nicolas de Crécy, un illustrateur et auteur de BD lyonnais ». C’est d’ailleurs à Lyon, dans une école privée, qu’elle a appris à affûter sa plume avant de parfaire son trait à l’Institut Saint-Luc de Bruxelles.