Aix-les-Bains : Il y a 50 ans, le puissant téléphérique du Revard cessait de relier vallée et montagne

Pendant près de 35 ans, le téléphérique du Revard a lié la vallée aixoise à la station du Revard, en plein essor. Focus sur ce moyen de transport de transport qui a succédé au chemin de fer à crémaillère.

Il était, techniquement, le plus important téléphérique au monde à son ouverture en 1935. « La société PLM (Paris, Lyon, Méditerranée) a choisi de construire un téléphérique car ce mode de transport était plus adapté pour répondre à l’essor des sports d’hiver. Le domaine du Revard était d’ailleurs l’une des première stations à être équipée de pistes de ski, d’une patinoire et d’un tremplin notamment. Parallèlement, la route du Revard a été construite. Le chemin de fer à crémaillère (1892-1937) paraissait désuet et ne correspondait plus aux besoins commerciaux, ni aux goûts de la clientèle qui demandait plus de rapidité », précise André Carret, président de l’association Tourisme et Culture Autour de la Crémaillère.

« Le plus puissant du monde »

En 1935, l’ingénieur André Rebuffel dirige la construction du téléphérique, validée par le Département. Inauguré à la fin de la même année, « le téléphérique du Revard était le plus puissant du monde avec une seule portée de 1 650 mètres de long (sans pylône intermédiaire), au poids de 18 kg par mètre, sans oublier des cabines de cinquante personnes allant à une vitesse de plus de 16 km/h. Mais comme tous les records, celui-ci fut de courte durée », souligne André Carret.

Un déclin aux causes multiples

Dans les années 1950, la dynamique du téléphérique va commencer à décroître. Son exploitation devient coûteuse et déficitaire par rapport à son activité. Il est alors vendu à la Société immobilière du plateau du Mont-Revard et de la Féclaz en 1959, puis repris par le Département deux ans seulement avant son arrêt définitif. Pour le président de l’association, les causes de la fermeture du téléphérique, à la fin de la saison en 1969, sont bien établies. « La station inférieure, située aux Mentens (Mouxy), était trop éloignée d’Aix : cela nécessitait la mise en place d’un autobus doté d’une motorisation spécifique. Une deuxième tranche de téléphérique était d’ailleurs bien prévue pour relier la cité thermale à Mouxy, elle ne sera pas réalisée. De plus, l’évolution vers la voiture individuelle, l’ouverture et la concurrence d’autres stations plus attrayantes, sans oublier le coût du changement impératif du câble, ont précipité son arrêt ».