L’année 2022 aura été quasiment catastrophique au plan d’eau des Pérouses, avec une interdiction totale de baignade après des analyses révélant la présence dans l’eau de bactéries potentiellement pathogènes. Une interdiction qui a permis, outre la prévention des risques pour la santé des baigneurs, d’éviter une éventuelle décision encore plus drastique de l’Agence Régionale de Santé (ARS), et de lancer un programme d’analyses et de recherches des causes de ces pollutions. Diverses possibilités ont été envisagées, de l’influence de déjections canines au niveau du fossé qui alimente le plan d’eau, à la «stratification thermique verticale» ou à l’effet négatif de l’ensablement de la zone de baignade sur la circulation des eaux.
Une saison espérée
Aujourd’hui, même si rien n’est encore définitivement acquis, on semble s’orienter vers une nette amélioration de la qualité des eaux de baignade après plusieurs années difficiles. En particulier, d’importants travaux ont été réalisés l’été dernier pour supprimer totalement la «digue» de la zone de baignade. On attend les premiers résultats d’analyses bactériologiques menées par l’ARS dans les prochaines semaines. Pour le moment, le site est encore «non classé» en attendant son éventuelle ouverture officielle à la baignade début juillet.
Un bain de PFAS?
Reste que, depuis les résultats d’analyses mettant en évidence une pollution par des composés poly-perfluorés (PFAS) sur le réseau public d’eau potable de Rumilly, on se pose la question de la présence de ces «polluants éternels» dans le plan d’eau. Question qui, naturellement, est apparue lors du dernier conseil municipal. Évidemment, « le plan d’eau est alimenté en liaison avec la nappe phréatique de Madrid », a expliqué le maire Christian Heison. Nappe touchée par la pollution chimique. « Il y a fort à parier que le plan d’eau soit également touché ». L’analyse des poissons a d’ailleurs révélé des traces de PFAS dont des PFOA (acide perfluorooctanoïque) interdits depuis 2020 et que l’entreprise Tefal a cessé d’utiliser dès 2012. « Il reste des choses qu’on ne connaît pas ».
Pourtant, curieusement, selon la réponse de Christian Heison à Philippe Hector, cela ne devrait pas avoir d’influence sur les autorisations de baignade. « Il n’est pas interdit de nager dans une eau contenant des PFAS. Il est seulement déconseiller de l’ingérer ».
Et cela ne devrait pas non plus gêner les pêcheurs dans la mesure où ils pratiquent le «no kill» et rejettent les poissons capturés à l’eau.