Aix-les-Bains : au Point Basque, derniers jours avant le point final

Clémentine Bouvet fait partie des murs.
Clémentine Bouvet fait partie des murs.

«   On ne pouvait pas rêver meilleur endroit ». Clémentine Bouvet le dit avec nostalgie mêlée d'une certaine amertume en évoquant l'incendie de l'hôtel Métropole qui pénalisait et condamnait son activité à court terme. Intégré à l'immeuble, face au Casino Grand Cercle, à l'angle du passage Boccara, le "Point Basque" fut en effet un carrefour d'observation idéal et de profonde connaissance de la société aixoise « sous toutes ses coutures ». Il s'agit aussi, peu à peu, de disparitions des vitrines-témoins des plus belles heures du thermalisme aixois et de leurs raisons d'être en phase avec une clientèle aisée.

Madame Bouvet n'est pas prête d’oublier : « Des amis de mon mari avaient une manufacture d'ouvrages à Angoulême et ils avaient installé des magasins d'ouvrages dans toutes les villes d'eaux, dont le Point Basque d'Aix-les-Bains que nous leur avons acheté. On y vendait des tapisseries, des ouvrages magnifiques brodés ou à broder, des points de croix etc... Car les femmes qui venaient en cure occupaient leur temps de loisir à broder, à réaliser des ouvrages. Quand je suis arrivée ici, j'ai appris à broder. Les magasins travaillaient à fond les beaux ouvrages, les nappes brodées, et puis les ouvrages ont cessé d'intéresser les gens, il a fallu que je trouve autre chose ! »

Toujours rechercher des nouveautés

« Je me suis mise à vendre des bijoux Carven, des foulards et de la lingerie Lisanza en soie, j'ai été la première en France à travailler cette marque. Quand par exemple l'orchestre philarmonique de Lyon venait, les musiciens venaient m'acheter en nombre, des foulards et des broches. J'ai travaillé d'excellents produits puis, en un laps de temps assez court les ventes se sont ralenties comme par exemple les tissus de Provence Valdrôme, qui provenaient des Indes à l'origine. On vendait ces tissus provençaux à tour de bras et soudain, allez savoir pourquoi, ça n'intéressait plus les gens. Il fallait donc toujours se renouveler. J'ai donc vendu des chapeaux, et toutes sortes de chapeaux. »

Le 30 mai prochain sera le 10e anniversaire de l'incendie de l'hôtel Métropole. Le nouveau propriétaire, le Casino Grand-Cercle va commencer d'importants travaux de rénovation et madame Bouvet a reçu son non-renouvellement de bail à madame après 47 ans d'exercice.

Mais au fait, pourquoi "le Point Basque" ? Non, "le Point Basque" n'a été ni ambassade ni consulat du Pays basque en Savoie. Le Point basque est, comme chacun sait, un point de broderie, unique en son genre.

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