Le WWF interpelle l’ONU sur l’interdiction mondiale des plastiques le plus vite possible

La planète entière est submergée par les plastiques. Le WWF engage ses convictions pour peser dans les décisions de l’ONU.
La planète entière est submergée par les plastiques. Le WWF engage ses convictions pour peser dans les décisions de l’ONU. - Photo d’illustration Unsplash

Une quantité invraisemblable

Selon l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), en 2019, environ 353 millions de tonnes de déchets plastiques ont été produits, dont 22 % abandonnés (décharges à ciel ouvert, brûlage ou rejet dans la nature). On ose même pas imaginer ce que cela représente une fois empilés...

Quoi qu’il en soit plus que jamais, il est essentiel et urgent de s’attaquer frontalement au problème des plastiques quasi indestructibles et dont les impacts sur la planète, le vivant et sur les mers et océans sont déjà particulièrement marqués et très bientôt incommensurables.

Prendre des mesures radicales et immédiates

Frontalement, tel est bien l’objectif du WWF (Fonds mondial pour la nature) avec les deux rapports qu’il vient de faire paraître à l’attention de l’ONU. Et ses premiers termes sont : interdiction immédiate. Interdiction de tous les plastiques à usage unique. Seule solution pour libérer l’humanité de sa dépendance au plastique et sauver la planète d’ici 2040.

Aux grands maux, les grands remèdes. Et le remédiable passe par des actes, des décisions, des sanctions beaucoup plus radicaux que ce qu’on connaît aujourd’hui. Selon l’organisation internationale, le traité doit entériner : « l’interdiction immédiate des fibres plastiques inutiles dans les lingettes humides, les filtres de cigarettes et les sachets de thé, les articles à usage unique, tels que les couverts en plastique, les assiettes, les gobelets, les cotons-tiges et les e-cigarettes jetables, ainsi que les microplastiques contenus dans les dentifrices et les produits de soin de la peau ».

Et plus encore : « Lorsqu’il n’est pas possible d’interdire immédiatement les produits nocifs, le traité doit garantir leur élimination complète d’ici à 2035 au plus tard ».

Les rapports du WWF servent à identifier les plastiques nocifs : composition, usages, cycle de vie et impact écologique, à les classer pour établir leurs potentielles diminution ou élimination. Et ceux qui « nécessitent des mesures de contrôle mondiales pour promouvoir le recyclage, la gestion et l’élimination responsables ».

Les plastiques les plus nocifs à éliminer : les bouteilles en plastique, l’essentiel des emballages de nourriture ou de conditionnements de produits d’hygiène, ainsi que les fibres ou additifs plastiques des pneus, des vêtements et des cosmétiques, sources de microplastiques polluant l’eau et l’air.

Agir pour éviter le pire

Dans son deuxième rapport, le WWF, donne les lignes directrices des actions à mener : « les mesures de contrôle spécifiques visant à réduire et à éliminer la production, la consommation et le commerce des plastiques de classe I, ainsi qu’à gérer et à faire circuler en toute sécurité les plastiques de classe II ».

Tout ceci dans la perpective très inquiétante d’un doublement d’ici à peine 20 ans de la production de plastique dans le monde. avec des fuites dans les océans qui vont tripler et la pollution quadrupler. Quand l’industrie actuelle dispose de nombreux substiuts au plastique plus respectueux et durables.

« Une étude a estimé qu’en 2015, 60 % de tous les plastiques jamais produits avaient été jetés dans des décharges ou dans la nature, soit 4,9 milliards de tonnes. A l’échelle mondiale, selon l’OCDE, 9 % sont recyclés, 19 % incinérés et 50 % jetés dans des décharges contrôlées, tandis que 22 % sont abandonnés », précise L’Obs qui traite le sujet.

Le WWF sera-t-il entendu jusque dans les hautes sphères des Nations Unies ? Il faut en fonder l’espoir et engager, maintenir et poursuivre le plus possible d’actions contre le plastique à tous les niveaux personnels, individuels, collectifs, industriels, à l’échelle de chaque pays et dans le monde entier.