Aix-les-Bains: que devient DigitAix, la plateforme censée aider les commerçants pendant le covid?

Morgane Doussot et Nathalie Mongellaz se sont inscrites sur DigitAix au moment du Covid.
Morgane Doussot et Nathalie Mongellaz se sont inscrites sur DigitAix au moment du Covid.

Vous avez peut-être entendu parler de la plateforme DigitAix alors que vous étiez bloqué chez vous en plein confinement. Ce site a été lancé en 2020, sur impulsion de la mairie d’Aix-les-Bains, pour offrir une vitrine numérique aux commerçants qui avaient dû fermer à cause du Covid, les faire connaître et leur permettre de faire quelques ventes malgré le rideau clos.

Mais chez ces commerçants, le souvenir de la plateforme semble plutôt flou. « Je ne me souvenais même plus de ce site, nous confie Nathalie Mongellaz, la gérante du magasin de vêtements Verona.  Effectivement j’avais inscrit la boutique, mais je n’avais même pas mis de produits en ligne… Au final je ne m’en suis pas du tout servi. » Ce qui l’a rebutée à l’époque : « ça ne se faisait pas en clic… il fallait presque être accompagné pour mettre des choses en ligne. »

Même constat quelques portes à côté, dans la boutique de vêtements pour hommes Izac. « Nous l’avions plutôt fait avec notre ancienne boutique Axe, qui a été vendue depuis », explique Mallory Petot, l’une des vendeuses. Mais nous n’avions finalement mis aucun article dessus car ce n’était pas du tout intuitif. C’était compliqué à gérer, il aurait presque fallu avoir un stock pour DigitAix et un stock pour le magasin physique. Je pense que ça doit être plus facile pour des commerces de bouche… »

Une bonne initiative… qui manquait de communication

Et pourtant, au Ramoneur Savoyard, boutique de charcuteries, le gérant Hervé Chevallier est aussi mitigé. «  C’est la mairie qui nous a proposé d’intégrer DigitAix. Mais ça n’a pas spécialement bien marché, je ne sais pas trop pourquoi… » Sur toute la période covid, il affirme avoir eu à peine 500 euros de chiffre d’affaires grâce à DigitAix, « et les seuls clients qu’on ait eus étaient des gens de la mairie ». Pourtant, Hervé Chevallier avait, lui, bien référencé ses produits, et même « mis des produits à la coupe, pour faire quelque chose de bien ».

L’idée de cette plateforme lui semblait pourtant bonne, comme pour Morgane Doussot, la gérante et fleuriste de Jardin en Ville. « C’était une bonne initiative, une énergie positive, précise-t-elle. Je ne suis pas très sites internet et réseaux sociaux, mais c’est bien d’avoir ces initiatives, il faut toujours essayer… Même si je n’ai pas non plus fait de chiffre d’affaires avec. »

Mais depuis, aucun des quatre commerçants n’est retourné sur DigitAix. Alors pourquoi la mayonnaise n’a-t-elle pas pris ? « Je pense que ça manquait clairement de communication », estime Hervé Chevallier. Et du côté d’Izac, on abonde dans son sens. « L’idée est sympa, mais il faudrait que les gens la connaissent plus », ajoute Mallory Petot.

Aujourd’hui, DigitAix est officiellement toujours active, même si plusieurs commerces aixois ont fermé ou changé de propriétaire depuis. Mais si un coup de communication était fait, certains seraient prêts à retenter l’aventure.