À quoi faut-il s’attendre ce jeudi 23 mars ? Alors que les deux motions de censures ont été rejetées à l’Assemblée nationale en début de semaine, et que le président de la République a tenté d’apaiser les tensions et de justifier ses choix à la télévision ce mercredi, l’intersyndicale ne compte pas mettre un terme à la mobilisation sociale.
Lundi soir, la CGT a appelé dans un communiqué à « amplifier les mobilisations » et à « participer massivement aux grèves reconductibles et aux manifestations » ce jeudi. Il s’agit de la neuvième journée de mobilisations depuis le début de l’opposition à la réforme des retraites.
Alors que des manifestations nocturnes se tiennent tous les soirs depuis six jours à travers la France, le ministre de l’Intérieur a annoncé une forte présence policière jeudi. « 12 000 policiers et gendarmes » seront mobilisés sur tout l’Hexagone.
Les secteurs perturbés
Les écoles
Le Snuipp-FSU, premier syndicat des enseignants dans le primaire, prévoit une journée noire dans les écoles. Entre 40 et 50 % des professeurs en école maternelle et élémentaire seront en grève jeudi.
Pour faire face à cette journée, certains établissements prévoient des mesures. Dans l’Ain à Divonne-les-Bains, un service minimum sera assuré pour l’école d’Arbère, afin d’accueillir les élèves en toute sécurité.
La SNCF
Pour cette journée de mobilisation, la SNCF anticipe un trafic « très fortement perturbé » sur ses lignes. En moyenne, au niveau national, circuleront 1 TER sur 3 ; 1 TGV Inoui et Ouigo sur 2 ; aucun train Intercités de jour et de nuit à l’exception de deux allers-retours Paris-Clermont et Paris-Brive.
Au niveau régional, il est possible de vérifier la circulation de son train en effectuant une recherche d’itinéraire, ou en consultant les programmes de circulation des lignes.
La société « invite tous les voyageurs qui en ont la possibilité à privilégier le télétravail ou à différer leurs déplacements ».
Les aéroports
Dans les aéroports, la situation sera encore compliquée. La Direction générale de l’Aviation civile demande aux compagnies aériennes d’annuler 30 % de leurs vols jeudi à Paris-Orly et 20 % dans les autres aéroports, en raison de la grève des contrôleurs aériens.
Les plateformes concernées par la suppression d’un vol sur cinq au départ ou à l’arrivée sont Marseille-Provence, Toulouse-Blagnac et Lyon-Saint-Exupéry.
Les éboueurs et déchetteries
Jeudi, les déchetteries de Saint-Cergues et de Gaillard suivront le mouvement de grève national et seront fermées.
La grève des éboueurs se poursuit également. À Paris, les salariés mobilisés contre la réforme des retraites depuis le 5 mars reconduisent leur mouvement jusqu’au lundi 27 mars. Selon un pointge effectué lundi soir, 9 300 tonnes de déchets étaient entassés dans les rues de la capitale, après un pic enregistré vendredi à 10 000 tonnes.
L’énergie
Mardi, la CGT Énergie (FNME-CGT) a promis de nouvelles « coupures ciblées ». Depuis le début du conflit, les grévistes du secteur procèdent à des coupures à large échelle, ou visant des permanences parlementaires, voire le domicile de responsables politiques. Comme le rappelle Le Figaro, 43 000 foyers ont récemment été temporairement privés de courant dans le Var, et 32 000 dans les Ardennes.
Les raffineries
Dans les raffineries, la grève se poursuit et se durcit. Depuis deux semaines maintenant, les raffineurs bloquent la production et/ou les expéditions de carburant. Résultat : mardi matin, près de 10 % des stations-service en France manquaient d’au moins un carburant. Une situation qui concerne davantage le Sud, dans les Bouches-du-Rhône par exemple 41 % des stations étaient à sec mardi.