Aix-les-Bains: des vélos électriques en bambou et en lin, fabriqués en France

Les montants de ces cadres de vélos sont constitués de tubes en bambou et leurs éléments de liaison de lin tissé et trempé de résine.
Les montants de ces cadres de vélos sont constitués de tubes en bambou et leurs éléments de liaison de lin tissé et trempé de résine.

Des montants en bambou et des éléments de liaison en lin : voilà les ingrédients des cadres de vélos fabriqués à Entrelacs. « 100 % du cadre est produit en France, assure Félix Hébert, fondateur de Cyclik. Le bambou provient d’une bambouseraie à Nîmes, le lin vient de Normandie. » À l’origine, le choix de ces matériaux est dicté par leurs propriétés : « Le bambou filtre cinq fois plus les vibrations que le carbone », explique encore le fondateur. De là, l’idée de concevoir des cadres de vélos d’origine entièrement végétale et française est née : « On pourrait utiliser du chanvre, mais la France a la plus grosse production mondiale de lin. » Les éléments de liaison sont donc constitués de lin, trempé d’une résine composite.

Chaque année, l’entreprise réalise une dizaine de vélos conçus sur mesure pour des clients et environ 500 vélos électriques, cette fois de manière industrielle. « Depuis le début, l’idée est de démocratiser le végétal sur la mobilité douce », glisse le fondateur. Selon lui, il n’est pas le premier à concevoir des vélos en bambou : l’idée est de les rendre le plus accessible possible, tout en fabriquant au maximum en France et en Europe. Il faut compter 5000 € pour un vélo sur mesure et 3500 € pour un vélo électrique, « le prix du marché pour un vélo électrique haut de gamme », ajoute-t-il.

Entre écologie, fabrication locale et accessibilité

Toutefois, l’entreprise ne fabrique que les cadres de ses vélos. Pour respecter son ambition de fabrication française, Félix Hébert assure se fournir au maximum en France ou en Europe : « les roues viennet de Vendée et de l’Ain, les selles sont anglaises, le moteur et les garde-boues sont allemands... Sur certains vélos, le pédalier est fabriqué en Asie, mais de plus en plus, on le fait fabriquer dans la Loire. On pourrait faire tout en France tout de suite, mais le vélo finirait à 10 000 €... »

Si ces vélos demeurent des produits haut de gamme, l’idée à terme serait d’en baisser le prix, tout en maintenant le niveau de qualité. « Si on produit un vélo à 1500 €, on sait qu’il ira à la poubelle dans deux ans. On fait un produit durable, pour le garder longtemps. Le cadre est garanti douze ans, de nombreuses pièces une dizaine d’années », décrit le fondateur.

Des valeurs « fondamentales »

Félix Hébert en est conscient : ces principes font partie de l’attractivité de sa marque. Les clients intéressés par des vélos sur mesure sont de grands amateurs de vélos, des amateurs qui participent à des triathlons ou des ironman. Mais surtout, « ils achètent pour les valeurs » de l’entreprise.

De même, si l’origine végétale durable et française des produits était remise en question, « je ne continuerai pas l’activité. Ces valeurs sont fondamentales. »

«Faire bouger les codes»

Coureur cycliste amateur pendant dix ans, Félix Hébert a interrompu sa pratique pour ses études. Avec son master d’économie en poche, il revient à ce sport en 2014 avec la conception de vélos en bambou sur mesure. « C’était ma vie quand j’étais jeune. J’ai eu envie de revenir dans le vélo pour faire bouger les codes. »