C’est un phénomène extrêmement rare, mais pas inconnu de la médecine. Une réfugiée congolaise est morte aux États-Unis, en raison d’un lithopédion, un fœtus calcifié qu’elle portait depuis neuf ans, révèle la revue scientifique BMC Women’s Health.
Âgée de 50 ans, cette femme était enceinte de son neuvième enfant lorsqu’elle s’est inquiétée d’une diminution de l’activité de son bébé. Après une visite au centre de santé du camp de réfugiés où elle se trouvait alors, en Tanzanie, elle reçoit l’ordre de rentrer chez elle pour tenter de mettre au monde son enfant, et de revenir deux semaines plus tard si rien ne se passait.
Accusée d’avoir « tué » son bébé
Lorsqu’elle retourne au centre de santé, elle est accusée « d’avoir pris de la drogue » et « d’avoir tué le bébé ». Face à ces violences verbales, elle refuse l’intervention médicale qui lui est proposée pour retirer le fœtus. Elle renoncera par la suite à consulter un quelconque personnel médical.
C’est seulement une semaine après son arrivée aux États-Unis qu’elle se présente aux urgences pour des nausées et vomissements. Les examens montrent un lithopédion dans son ventre. Ce phénomène se produit très rarement en cas de grossesse extra-utérine. « Lorsque le décès du fœtus s’ensuit et que le fœtus est trop gros pour être réabsorbé, le système immunitaire le considère comme un corps étranger et induit un dépôt de substance riche en calcium, transformant ainsi le fœtus en pierre », précise la revue médicale.
Décédée d’une malnutrition sévère
Malgré ses symptômes – de douleurs chroniques, de gêne abdominale, de dyspepsie – la femme a refusé une intervention médicale. Selon elle, son état de santé était le résultat d’un « sort » qu’on lui aurait jeté en Tanzanie.
« Elle avait des symptômes récurrents d’occlusion intestinale nécessitant une hospitalisation et a continué à refuser les soins médicaux et chirurgicaux », écrit BMC Women’s Health. Malheureusement, elle est décédée 14 mois après son installation aux États-Unis, des suites d’une malnutrition sévère due à une occlusion intestinale récurrente et à une peur de se faire soigner.
« Ce cas d’un phénomène médical rare illustre comment la méfiance médicale peut persister au-delà des frontières, commençant en Tanzanie pour notre patiente et s’étendant à ses expériences dans les établissements de santé aux États-Unis », alertent les auteurs de l’étude.