Aix-les-Bains: pour empêcher l’installation d’une agence immobilière, la Ville rachète un local

L’épicerie se trouve au début de la rue Albert Ier.
L’épicerie se trouve au début de la rue Albert Ier.

«   Le centre-ville mérite une attention particulière », assure Marie-Pierre Montoro-Sadoux, première adjointe au maire d’Aix-les-Bains. L’élue évoque par là le patrimoine architectural, mais aussi et surtout économique du secteur. C’est la raison pour laquelle, lors du conseil municipal du 28 février 2023, les élus ont choisi d’exercer leur droit de préemption sur un commerce. « Nous avons eu connaissance d’une cessation d’activités rue Albert-Ier. La boutique était sur le point de devenir une agence immobilière. Mais ce type d’activité est déjà surreprésenté dans le centre-ville, il y a 26 agences dans le centre. »

L’exercice du droit de préemption permet à la commune d'avoir la priorité pour acheter un fonds de commerce ou artisanal, pour le rétrocéder ensuite sous deux ou trois ans maximum à un commerçant ou un artisan. Il concerne uniquement les terrains situé dans un périmètre précis dans le centre-ville.

Dans le cas de l’épicerie rue Albert-Ier, le prix de ce droit s’élève à 72 000 €. Les propriétaires des murs ont été reçus par la commune pour leur expliquer la démarche. Lors du conseil municipal, la première adjointe suggérait que « dans l'attente de retrouver un repreneur, on pourrait en faire une boutique éphémère pour donner des coups de boost à d’autres commerces ».

Protéger les commerces de proximité

L’objectif défendu par Marie-Pierre Montoro-Sadoux est donc de sauvegarder la diversité des activités dans le centre historique et touristique de la ville, mais aussi l’attractivité commerciale de cette zone. Pour cela, la municipalité veut maintenir le plus de petits commerces et d’artisans possible, tout en valorisant la diversité des activités. « On a des vitrines intéressantes commercialement parlant, c’est dommage de les prendre pour y installer des bureaux. Il peut y avoir des agences immobilières, des assurances, des notaires, mais pas s’ils sont surreprésentés », explique la première adjointe.

Pour cette élue, il en va de la survie des petits commerces : « Le risque, c’est que les autres commerces à côté perdent de la clientèle. Plus il y a de commerces, plus il y aura de clientèle qui correspond aux autres commerces. Si un seul type d’activités se met en place, on a une perte de dynamisme et de clientèle. »

Une charte architecturale

Lors du même conseil municipal, les élus ont adopté une charte architecturale destinée aux commerces dans toute la ville. « On va tenter d’avoir une harmonie sur les devantures, les espaces de vie et les terrasses », explique Marie-Pierre Montoro-Sadoux. Le type de mobilier ainsi que les couleurs utilisées sera donc bientôt réglementé par cette charte.