Le tribunal de Vélez-Málaga en Espagne a condamné un homme à payer plus de 200 000 euros à son ex-conjointe, « en compensation du travail domestique non rémunéré » qu’elle a réalisé pendant leurs 25 années de mariage. Comme le rapporte le journal local Málaga hoy, la femme, âgée de 48 ans, s’est entièrement occupée du foyer et de leurs deux filles, nées en 2003 et 2009, depuis le début de leur mariage.
Lui gagnait jusqu’à 4 000 euros par mois, elle 460 euros…
Le couple était marié sous le régime de la séparation des biens, qui spécifie que tout ce que chaque partie gagne lui appartient à elle seule. Tandis que l’époux a développé sa carrière professionnelle pendant 25 ans, en étant à la tête de plusieurs salles de sport et de nombreuses autres activités, la femme n’a pu se dédier à autre chose que la tenue de leur foyer.
Grâce à son travail, il a pu acquérir une oliveraie de 70 hectares où l’huile produite lui rapportait entre 3 000 et 4 000 euros par mois. De son côté, la femme ne touchait que 460 euros par mois grâce à la location d’un bien immobilier en commun.
Dans une interview mardi 7 mars à la radio Cadena Ser, elle affirme que son mari « ne voulait pas qu’elle travaille à l’extérieur ». Elle l’aidait en revanche, sans être payée, dans l’entreprise familiale en s’occupant de diverses tâches, comme « les relations publiques ».
Il récupère tous les biens lors du divorce
Lorsque, lassée par la situation, la femme a demandé le divorce, il a pu récupérer tous leurs biens, en raison du régime choisi pour leur mariage. En décembre 2020, elle tente alors une action en justice et cherche à faire reconnaître le travail domestique qu’elle a effectué pendant 25 ans. Selon son avocat, la valeur de ce travail s’élève à 204 624,86 euros, soit 25 ans de salaire minimum.
Fin février 2023, le juge lui a finalement donné raison, en vertu d’un article stipulant que « les travaux ménagers sont considérés comme une contribution aux charges et donnent droit aux époux d’obtenir une indemnité que le juge fixe, à défaut d’accord, à la fin du régime de séparation », explique El País.
La femme s’est dite « très contente » de la décision, « bien méritée » selon elle.