Vers 1850, on compte environ 38 bacs, sur le Rhône, entre Lyon et Genève. La plupart sont à l’aval de Seyssel, mais 6 sont signalés, en amont, à Chanay, Surjoux, Collonges, Chancy (attesté depuis 1589), Avully et Aire La Ville.
Il existait deux types de traille : la plus ancienne était la traille pendulaire. Le bac était relié à un long câble soutenu par des flotteurs. Il était ancré, dans le lit du fleuve, en amont de la traversée. Ainsi, son orientation permettait à la force du courant de le diriger vers la rive opposée.
L’autre procédé était la «traille traversière». Il était plus sécurisé. Il s’agissait de tendre un câble (à l’origine une corde de chanvre) ancré sur des rochers, des pieux ou des piliers sur chaque rive du fleuve. En 1808, dans les statistiques du département de l’Ain, le préfet Bossi donnait cette description : « Dans chaque port, il y a un bateau, appelé charrière ou bac, et un batelet, avec leurs agrès qui consistent en un gouvernail et une harpie. Ces bateaux sont en chêne et ont 8 à 9 mètres de longueur, sur 4 mètres de largeur. Ils sont dirigés par des cordes, attachées à des poteaux, solidement fixés sur les deux rives, partout où la largeur du fleuve peut en permettre l’établissement. » Cette photographie, prise à Neyron, en montre un exemple, au début du XXème siècle.