Valserhône : encore 300 manifestants dans la rue, pour la deuxième journée de mobilisation

Une deuxième journée de grève et de manifestation réunie, d’ordinaire, un peu moins de contestataires que le « jour J ». Mais cette fois-ci, force est de constater que le mouvement a été d’une ampleur similaire, dans le centre-ville de Bellegarde. Selon deux de nos décomptes, confirmés par celui de l’intersyndicale, 300 manifestants ont déferlé dans les rues, ce mardi.

Pourtant, l’intersyndicale locale avait aussi appelé à manifester devant les bureaux de la permanence parlementaire d’Olga Givernet (parti Renaissance), député de la troisième circonscription de l’Ain, à Saint-Genis. « L’idée est vraiment d’inscrire le mouvement dans la durée, confie Julien Gayet, enseignant en primaire, syndiqué SNUipp-FSU. On arrive, pour l’instant, à recréer un mouvement sur la même lancée qu’en décembre 2019, c’est très positif localement. Franchement, vu la configuration, avec une partie des mobilisés qui se sont rendus à Saint-Genis, cette mobilisation [bellegardienne] est une belle surprise. »

Agents territoriaux, sapeurs-pompiers et professeurs en force

Une satisfaction également partagée par d’autres membres de l’intersyndicale, ainsi que par plusieurs manifestants.

Parmi eux, des agents territoriaux, des professeurs, certains sapeurs-pompiers syndiqués à la CGT et même plusieurs retraités… « Je me bats surtout pour les jeunes, qu’ils aient les mêmes droits que ce que nous avons eu, pour pouvoir les conserver, indique l’un d’eux. Je trouve déplorable que le syndicalisme n’ait pas plus d’impact sur la vie des gens, alors qu’ils devraient se sentir concernés. Il n’y a que le rapport de force qui compte et qui peut faire changer les choses. »

Une partie des manifestants ont rejoint Bourg-en-Bresse, à 14h.
Une partie des manifestants ont rejoint Bourg-en-Bresse, à 14h.

Si bon nombre de Valserhônois travaillent en Suisse, cela n’empêche pas certains d’entre eux de se soucier des problématiques nationales. A l’image de Jean-Etienne, employé à l’aéroport de Genève, qui a profité d’une journée de congés pour se joindre au mouvement. « La France c’est mon pays et je me mets à la place de ceux qui travaillent ici, la vie est déjà assez dure, estime-t-il. Si, en plus de cela, on recule l’âge de départ à la retraite, ce sera une vraie régression de nos droits sociaux… »

Plusieurs pancartes ont rivalisé d’imagination.
Plusieurs pancartes ont rivalisé d’imagination.

Comme pour la première journée de mobilisation, les grévistes se sont d’abord retrouvés devant l’Hôtel-de-Ville, à 10 h. Ils ont ensuite parcouru la rue de la République, remonté la rue Paul-Painlevé, traversé la rue Lafayette, jusqu’au rond-point, avant de retrouver leur point de départ. Les drapeaux de plusieurs organisations syndicales (FSU, CGT, FO, Solidaires…) étaient agités par quelques-uns le long du parcours. Plusieurs chants ont encore été repris par les plus motivés : « Va-t’en de l’Elysée », un message adressé à Emmanuel Macron sur des airs de Joe Dassin ; ou encore, de façon moins poétique, « Pour les uns des couilles en or, pour les autres, des nouilles encore ! »

Scène cocasse à souligner, lorsque le cortège est passé devant le collège Louis-Dumont, plusieurs élèves ont fait des signes au cortège, qui leur a répondu en chantant « Libérez les enfants ! »

A la mi-journée, un covoiturage a été organisé pour ceux souhaitant rejoindre la manifestation départementale, qui a débuté depuis 14 h, à Bourg-en-Bresse.

L’appel de l’intersyndicale aux travailleurs

Le 19 janvier, à l’occasion de la première manifestation contre la réforme des retraites, à Valserhône, Jasmine Bonnand, déléguée syndical Sud Education et Solidaires a fait appel à tous les travailleurs.

« “Rejoignez-nous” dans l’intersyndicale, elle est ouverte à tout le monde, tous les travailleurs et les travailleuses sont les bienvenus. Plus on est nombreux, plus ce sera facile de se mobiliser.  »

Pour rappel, entre 300 et 400 manifestants avait été présents dans les rues bellegardiennes, lors de cette première journée de grève.