Armes, horaires… : comment fonctionne le champ de tir de l’armée à Annecy?

Il pleut des seaux d’eau, mercredi 11 janvier, au champ de tir de Sacconges. Un groupe de militaires du 27e bataillon de chasseurs alpins (BCA) a investi ce terrain détrempé pour un stage de combat au corps-à-corps de haute intensité. Lourdement équipés, ils parcourent le site, composé de buttes et de bosquets – en étant mis à rude épreuve par un partenaire équipé de protections, qui leur lance des instructions, encaisse et donne des coups – jusqu’au pas de tir. « Le but, c’est que, même épuisés, ils puissent mettre en œuvre leur armement et remplir la mission », explique le lieutenant Clément Chavanat, officier communication.

Comment ces entraînements sont-ils organisés ? Voici ce qu’il faut savoir.

Le lieu

Sacconges répond à « un tiers du besoin en tir du bataillon », indique le lieutenant Chavanat. L’hiver, les chasseurs alpins s’entraînent aussi en milieu enneigé à la combe d’Ablon (plateau des Glières), à Morsullaz (Mont-Saxonnex) et aux Grandes Platières (Flaine). Durant l’année, ils participent également à de grandes campagnes en France. À noter que des gendarmes s’exercent aussi à Sacconges.

La sécurité

Dans ce secteur, au pied du Semnoz, des panneaux avertissent les promeneurs : «Zone dangereuse, accès interdit pendant les tirs». « Le matin, dès qu’on commence, on met un gros coup de klaxon pour prévenir autour. Et, on met les chaînes pour interdire l’accès », expose le lieutenant Chavanat. Trois coups courts préviennent de l’imminence d’un tir et un coup long annonce sa fin. En parallèle, un fanion rouge est levé à l’entrée du champ (remplacé par une lampe la nuit). Le site est aménagé tout en longueur, en direction de la montagne. Les balles ne sont donc pas tirées dans toutes les directions.

Les horaires

Le 27e BCA applique des horaires plus restreints que ce que lui permet la réglementation. Le tir a lieu du lundi au jeudi, de 8h à 12h, puis de 13h30 à 18h30. La nuit, cela se déroule les mardis et jeudis entre 20h et 23h30. Enfin, les exercices peuvent se dérouler un samedi par mois de 9h à 12h et de 13h30 à 17h30. D’après le lieutenant Chavanat, « il faut normalement au moins un tir par mois pour entretenir les capacités opérationnelles d’un soldat ».

Les armes

Unité d’infanterie, le 27 utilise surtout le fusil HK-416 et le pistolet Glock 17. Les soldats y trouvent différentes configurations, avec des pas de tirs à 5, 25, 100 et même 600 mètres pour les tireurs d’élite. « Comme un joueur de foot a besoin d’un terrain de foot, nous, on a besoin d’un champ de tir pour entretenir ce savoir-faire », illustre l’officier.