R obert, vous vous souvenez de votre arrivée à Arêches ?
C’était en 1945, quand j’ai été majeur et vacciné. Je suis parti de chez moi, j’avais pas un sou. J’avais du boulot en perspective à Arêches et c’est là que j’ai commencé ma vie active.
J’ai travaillé à la mine de charbon d’Arêches avant qu’elle ferme complètement, vous voyez ?
Donc presque 5 ans ?
Presque 5 ans à la mine oui ! Je me suis fait embaucher comme comptable de chantier et magasinier. Mais c’est souvent que je rentrais dans la galerie parce que, quand y avait un gars à remplacer, j’étais apte à travailler, à pousser des wagons ou même à tenir la pioche, puisque j’avais travaillé pendant quelques mois, en 1944, à la mine de charbon d’Aime, pour ne pas aller au STO en Allemagne [Service du Travail Obligatoire, NDLR].