Annecy: elle est victime de violences conjugales, son compagnon condamné à un an de prison avec sursis

Un homme a été condamné à un an de prison pour violences conjugales sur sa conjointe.
Un homme a été condamné à un an de prison pour violences conjugales sur sa conjointe. - Photo d’illustration

Une femme victime de violonces conjugales n’a pas eu le courage de se présenter à la justice ce lundi 16 janvier, tant sa peur la paralyse encore, lors de l’audience de comparution immédiate de son compagnon.

Un contrôle permanent

Début 2022, la trentenaire fait la connaissance sur un site de rencontre d’un homme de 37 ans d’origine égyptienne. Rapidement le couple s’installe ensemble et se pacse quelques mois plus tard. Jaloux à l’extrême, l’homme se met à contrôler les faits et gestes de sa compagne. Elle raconte sur la plateforme numérique de signalement « qu’elle ne peut plus faire ce qu’elle veut » et « qu’elle craint la vengeance » si elle donne un nom ou un numéro de téléphone. Elle dénonce des interdictions de parler à des hommes, des harcèlements d’appels téléphoniques, des obligations de transmettre des vidéos alors qu’elle est en déplacement professionnel pour prouver l’absence d’hommes à ses côtés.

Apprenant qu’elle a vu un homme en fréquentant la salle de sport, son compagnon l’insulte en rentrant, la jette dans un placard, lui tire les oreilles et lui jette une bouteille d’eau à la tête. « J’ai peur qu’il me bute », aurait-elle dénoncé par mail. Des proches de la victimes témoignent de la violence conjugale : appels en pleurs, insultes, menaces de mort, une collège de travail dira même « qu’elle devait signaler à son conjoint qu’elle allait fumer une cigarette pendant sa pause et qu’elle devait lui envoyer des photos toutes les heures pendant ses déplacements professionnels pour prouver qu’il n’y avait pas d’hommes à ses côtés.  »

« Dans un couple il y a toujours des problèmes »

Tel est le moyen de défense du prévenu à la barre. Aux questions de la présidente, il répond qu’il « aimait sa compagne, qu’il était très jaloux [...] Comme n’importe quel couple, la plupart du temps on était heureux ». Son conseil, Me Sandra Boulleret, déplore l’absence d’expertises psychiatriques et rappelle que dans tout couple rien n’est tout blanc ou tout noir. Mais sur le banc de la partie civile, Me Angélique Weber dénonce la terreur que vit toujours la jeune femme qui espère ne plus croiser cet homme et demande la police en renfort si le prévenu est amené à venir récupérer ses affaires chez elle. La femme demandait sur cette plateforme une attestation de ses déclarations pour pouvoir fuir et quitter la France.

C’est son casier judiciaire vierge qui a sans doute permis au mis en cause d’éviter la prison ferme (le parquet a requis 3 mois). Le tribunal l’a condamné pour violences habituelles sur conjoint à un an de prison avec sursis probatoire pendant 2 ans, interdiction de rentrer en contact avec la victime et obligation de quitter la Haute-Savoie sans délai.

Un outil numérique pour les victimes

Ouverte depuis le 11 avril 2021, la plateforme numérique de signalement des violences et d’accompagnement des victimes permet à une victime que la honte ou la crainte dissuaderait de se rendre dans les services de police, de recevoir une information sur ses droits et d’être rassurée quant à la portée des démarches à engager.