Robotique: l’industrie française sait mieux faire

Lors des journées biennales de la robotique Staubli, les visiteurs pouvaient découvrir le mini centre de fraisage Precibot de la société Pracartis, porté en bout de bras d’un robot Staubli.
Lors des journées biennales de la robotique Staubli, les visiteurs pouvaient découvrir le mini centre de fraisage Precibot de la société Pracartis, porté en bout de bras d’un robot Staubli.

Selon le rapport World Robotics 2022, avec 5900 robots industriels installés en 2021 et une croissance de 11 % par rapport à 2020, la France se positionne en 8e position des investisseurs mondiaux dans ce secteur, derrière la Chine (268 200, + 51 %), le Japon (47 200, +22 %), les USA (35 000 +14 %), la Corée du Sud (31 100, +2 %), l’Allemagne (23 800, +6 %), l’Italie (14 100, +65 %) et Taïwan (9600, +31 %).

Avec un total de 87 000 robots installés l’an dernier, l’Europe est largement derrière l’Asie (484 000) mais devance le continent américain qui en a installé 56 000, toujours selon la même source. La Chine constitue le premier marché de la robotique, devenant ainsi la locomotive mondiale du secteur. Un entretien avec Jacques Dupenloup, Directeur de la division Staubli Robotics France, permet de mieux appréhender les tendances en cours.

Un exemple de croissance maîtrisée

« La croissance de nos ventes de robots industriels est toujours très satisfaisante en 2022, » explique Jacques Dupenloup. « Les industriels français sont désormais conscients de la nécessité d’investir en robotique et les marchés se sont diversifiés », dit-il. L’agroalimentaire, le médical, la pharmaceutique, la cosmétique, l’industrie mécanique également font partie des marchés en croissance, alors que l’industrie automobile ne représente plus qu’environ le quart du marché, contre 3 fois plus il y a trente ans. « En Chine, ou Staubli est implanté depuis plus de vingt ans, le marché du photovoltaïque, de la batterie électrique sont devenus prédominants, » souligne Jacques Dupenloup. « Les efforts consentis par ce géant économique dans l’énergie solaire montrent la voie à l’industrie européenne, » estime aussi le directeur de Staubli Robotics France.

« Nous poursuivons nos efforts pour répondre aux besoins de tous les marchés, » souligne-t-il. Constructeur de premier plan en robotique, mécanique textile et raccords hydrauliques et pneumatiques, Staubli poursuit son développement à Faverges, Haute-Savoie, avec l’extension du site orienté innovation et industrie 4.0. L’embauche de personnel (plus de 200 par an), l’extension des bâtiments et la sous-traitance de proximité constituent des leviers puissants pour cette croissance. « Avec 1800 personnes travaillant sur le site, dont 200 intérimaires, Staubli est devenu l’un des premiers employeurs du département et le second donneur d’ordres de la vallée de l’Arve, selon le SNDec » indique Jacques Dupenloup. En montrant l’exemple de la robotisation interne dès le milieu des années 70, Staubli prouve depuis plus de quarante ans que c’est une voie incontestable de réussite.

Cobotique Vs Robotique ?

Pour certains constructeurs, le terme cobotique pourrait remplacer celui de robotique rapidement. Cela voudrait dire que les protections entre le robot et l’Homme pourraient disparaître de l’environnement industriel. Il faut raison garder. D’une part, les cobots capables de travailler au contact humain et en collaboration avec celui-ci en toute sécurité le font dans des conditions et des applications particulières. La robotique collaborative a aussi un coût qu’il ne faut pas négliger. D’autre part, les obligations de la production impliquent toujours des protections pour les opérateurs et les visiteurs. Enfin, les robots collaboratifs représentent aujourd’hui moins de 7,5 % du marché, même si ce secteur connait aujourd’hui une croissance supérieure.

Part des ventes des robots collaboratifs sur les 5 dernières années, selon l’étude World Robotics 2022 de l’IFR.