De quoi parle-t-on ?
Dry January, mois de janvier sec… De quoi parle-t-on ? D’une sécheresse anormale en janvier due au changement climatique et qui se répéterait chaque année à la même époque ? D’un mois sans eau ? L’appellation anglaise est pour le moins un brin absconse, alors que la formulation « mois sans alcool » serait tellement plus simple, plus claire et qualifiante. On parle bien de mois sans tabac en novembre.
Pour quels bénéfices ?
Donc, peu après le mois sans tabac, nous voilà proposé, après les fêtes de fin et de début d’année, de se soumettre à une abstinence d’alcool durant un mois ? Ce défi (une campagne lancée en 2013 par l’organisation Alcohol Change UK, peut-on lire sue le site dryjanuary.fr), lancé en France en 2020 par des associations comme la Ligue contre le cancer et des institutions hospitalières, a pour but de mieux contrôler sa consommation d’alcool, de préserver sa santé et entre autres, d’économiser de l’argent, de mieux dormir… ce à quoi, on pourrait peut-être ajouter d’éviter des accidents, de la violence, des relations détériorées, des familles détruites, etc.
Ses promoteurs mettent, eux, en avant que ce moyen est « idéal pour faire une pause dans notre consommation et revoir notre relation à l’alcool ».
S’arrêter de boire ou avoir des comportements plus raisonnables ?
Arrêter de fumer, arrêter de boire, sont, l’affirment les médecins et les autorités sanitaires, des bons moyens pour rester en bonne santé, éviter de tomber malade ou de mourir prématurément. Alors, à quand le mois sans respirer, sans sucre, sans sel, le mois sans conduire, le mois sans pesticides, le mois sans guerre… ?
Outre cette pointe d’impertinence, il apparaît évident que l’on cherche à installer, si ce n’est un arrêt de la consommation d’alcool, au moins d’enclencher une démarche portant vers une consommation plus raisonnable. Faire une pause d’alcool, pour Mickaël Naassila, président de la Société française d’alcoologie, l’une des organisations appartenant au collectif Dry January, « permet de gagner du capital santé ». Moins de risque de diabète, de cholestérol, de prise de poids, de cancer, d’hypertension, d’accidents cardiovasculaires…
L’alcool, le disent les spécialistes, est la deuxième cause de mortalité prématurée en France. L’alcool est toxique dès le premier verre. Pour l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) qui l’a déjà affirmé : « Une faible consommation d’alcool n’est pas bénéfique pour la santé. Il n’existe pas de seuil en dessous duquel la consommation d’alcool est sans risque ».
Alors, à chacun de voir si on ose le défi, de se responsabiliser, de choisir autant que possible son mode de vie, ses risques, sa consommation.