L’impression est étrange, surtout à la tombée de la nuit. Autant le dire clairement : c’est glauque. De part et d’autre d’une allée grossièrement gravillonnée, se dressent des bâtiments cubiques bardés de tôle ondulée peinte en gris, vert et rouge. La plupart ont des fenêtres, d’autres non. Au sol courent des gaines en plastique, destinées à accueillir des câbles électriques qui attendent depuis des mois d’être raccordés au réseau. Signes, parmi tant d’autres, d’un chantier inachevé. L’obscurité empêche de distinguer de profonds trous dans le sol ou encore la rouille qui attaque bardage et tuyaux par endroits.
La lumière visible au balcon du premier bloc de l’allée trahit cependant une présence humaine. C’est là que vit, depuis trois ans, Yannick Céria. Avec sa compagne et leurs 4 enfants, ils sont les seuls habitants de la zone de Montigny 2, à Maxilly. Normalement, ils devraient être au moins huit.