Pour les comptes de l’entreprise, la nouvelle est très bonne, mais pour la direction, elle pourrait vite devenir embarrassante. En cette fin d’année marquée par une importante grève des contrôleurs, la SNCF devrait enregistrer 2,2 milliards de bénéfices pour l’année 2022, selon une information du Parisien. Un montant jamais atteint par la compagnie ferroviaire. Le précédent record remonte à 2017 et s’élevait à 1,5 milliard d’euros.
Il faut dire que l’année a été marquée par un très bel été, avec 14 millions de billets longue distance vendus rien que pour les mois de juillet et août. C’est 10 % de plus qu’en 2019, juste avant la pandémie de Covid-19.
Un bilan que la SNCF n’a pas souhaité commenter auprès de nos confrères. « Le groupe SNCF ne confirme aucun chiffre. Les résultats pour 2022 seront présentés en février prochain », a répondu la direction de l’entreprise au Parisien.
« La direction tente de garder ce chiffre secret »
Un silence « pas étonnant », selon une « source bien informée ». « Cela fait plusieurs semaines que la direction tente de garder ce chiffre secret. En pleine négociation annuelle obligatoire sur les salaires, ces bons résultats auraient pu polluer les échanges », décrypte cette dernière.
Le résultat définitif pourrait même être plus important, grâce à la vente d’Akiem, une filiale de la SNCF spécialisée dans la location de locomotives, cédée à la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ). De quoi ajouter « plusieurs centaines de millions d’euros » aux profits de la SNCF.
Du côté des syndicats, cette nouvelle est mal vue. « C’est l’argent des cheminots », « il s’agit de toujours faire plus avec moins », rétorque un responsable syndical auprès du Parisien.
Ce bénéfice exceptionnel reste toutefois à relativiser. Depuis 2018, la SNCF reverse 60 % de ses profits à un fond de concours finançant la modernisation du réseau ferroviaire.