Même s’il préfère regarder devant plutôt que derrière lui, pour nous, Bruno Cathala revient sur son entrée dans le monde des créateurs de jeux de société.
« Mon premier jeu, je l’ai créé en 1999, suite à ma blessure au genou, en jouant au rugby (le club qui allait devenir le RC Môle). Ma femme n’était plus là et mes deux enfants étaient avec elle, ce week-end-là, du 1er novembre. Seul chez moi, je m’achète une bibliothèque de Cliparts et je commence à réfléchir à ce que je pourrais faire. La seule idée qui me vient, c’est sur l’univers du Far-West, car c’est un milieu où l’on peut tout faire et cela fait écho aux westerns que je regardais dans ma jeunesse… Et le dimanche soir, j’avais un prototype prêt à l’emploi et un nom « Sans foi ni loi ». »
Il faut trouver un éditeur…
« Le mercredi suivant, je le teste avec des potes et ça marche bien. Après quelques réajustements, je pense mon jeu prêt, mais je ne connaissais personne dans ce milieu. Je trouve un petit éditeur à Genève qui fait en même temps imprimerie et fin novembre j’avais un entretien avec les deux associés. On joue ensemble et à la fin de soirée, ils sont partants ; mais ils n’ont pas l’argent pour le sortir car ils viennent de sortir deux autres jeux. Durant un an, je les accompagne sur différents salons pour présenter mon jeu, en attendant qu’ils aient l’argent. Mais un beau matin, plus personne. Ils avaient mis la clef sous la porte ! Je ne me décourage pas pour autant. Je contacte par mail un créateur de jeux très connu, Bruno Faidutti, pour lui proposer une collaboration. Je lui envoie un jeu, qu’il trouve très bon. Il contacte lui-même un éditeur et mon jeu sort. En échange, il m’a seulement demandé dix boîtes de jeu. » Depuis, les deux hommes sont devenus amis et ont même collaboré sur une douzaine de jeux.