Charleville-Mézières : exaspéré par son jeune voisin, il le tue d’une balle de fusil

Un octogénaire est soupçonné d’avoir tué son voisin de 21 ans « par exaspération », vendredi soir dans un quartier populaire de Charleville-Mézières (Ardennes).
Un octogénaire est soupçonné d’avoir tué son voisin de 21 ans « par exaspération », vendredi soir dans un quartier populaire de Charleville-Mézières (Ardennes). - Photo L’Ardennais

Un homme de 82 ans, soupçonné de « crime par exaspération », a été mis en examen dimanche soir, puis placé en détention provisoire. Vendredi 9 décembre, il aurait abattu un jeune voisin, connu des services de police, dans un quartier populaire de Charleville-Mézières (Ardennes). Le résultat d’un climat « anxiogène », imposé à l’octogénaire par un groupe de jeunes dont faisait partie la victime, a indiqué le procureur de la République de Reims.

Le meurtrier présumé, un ouvrier retraité et ancien membre de commandos de marine ayant participé à la guerre d’Algérie, a reconnu avoir tué son voisin âgé de 21 ans d’une balle de fusil 22 long rifle qu’il détenait de longue date, a précisé le procureur.

Insultes, crachats et blocage de portes

Le mis en cause a indiqué que la jeune victime faisait partie d’un groupe « quotidiennement présent », qui fume du cannabis et s’alcoolise dans le hall de son immeuble où il vit au rez-de-chaussée, précise France Bleu Champagne-Adrenne. Et qui « lui gâchait la vie chaque fois qu’il essayait de rentrer chez lui, lui menait la vie dure depuis neuf ans (blocage de portes, insultes, mais pas de menaces) », a révélé le paquet de Reims.

Comme l’indiquent nos confrères de L’Ardennais, vendredi, il aurait « été verbalement pris a partie par un groupe de jeunes qui l’empêchait de passer, l’avait insulté et aurait eu beaucoup de mal à pouvoir rentrer chez lui ». Il serait alors ressorti, armé, et aurait blessé mortellement son voisin.

Une interpellation musclée

L’homme s’est ensuite retranché chez lui et a mis du temps avant de se rendre aux policiers venus l’interpeller. « Il avait cru qu’il s’agissait de la foule » qui avait enfoncé sa porte. Selon les policiers, 30 à 50 personnes « enragées » voulaient s’en prendre au mis en cause. Pour l’évacuer, les forces de l’ordre ont même dû faire usage de gaz lacrymogènes.

Après l’interpellation, « la foule, toujours aussi virulente et vindicative, brisait les fenêtres de l’appartement situé au rez-de-chaussée et commençait à y pénétrer ». L’appartement a été entièrement saccagé.

Mis en examen pour meurtre, détention d’arme illicite et violence avec arme sur personne dépositaire de l’autorité publique, le suspect encourt 30 ans de réclusion criminelle. Le procureur a requis son placement en détention provisoire.