Morzine/Les Gets : il s’attaque, avec humour, à la coupe du monde de football au Qatar

Sébastien Bouchet
Sébastien Bouchet

Parlez-nous de votre parcours.

Je suis né à Annemasse en 1974. J’ai grandi aux Gets. Aprés des études au lycée hotelier de Thonon, j’ai été cuisinier dans plusieurs établissements des Gets et d’ailleurs. Mais l’écriture, le théatre et les instruments de musique mécanique me passionnaient, j’ai grandi parmi eux parce que mon père travaillait au musée. Au début des années 2000, on m’a proposé de venir dans le Vaucluse pour réparer des instruments, j’ai saisi l’opportunité. Parallèlement, j’ai joué en 2004, au festival de musique mécanique des Gets, le spectacle ‘‘La plume et le crayon’’ et en 2010 ‘‘Valise de clown’’, que j’ai écrit au festival Les fondus du macadam à Thonon. En 2005, je suis devenu comédien professionnel. J’ai ensuite fait le festival d’Avignon avec 2 spectacles. En 2012, dans l’émission ‘‘On ne demande qu’à en rire’’ de Laurent Ruquier, j’écrivais et jouais des sketchs. Enfin, j’ai suivi une formation de scénariste en 2019 et récemment, j’ai écrit quelques épisodes pour la série ‘‘Paese#’’ sur France 3 Corse.

Vous avez donc créé une compagnie théatrale.

Oui, en 2014, la compagnie Grand Salade. J’écris et je mets en scènes les spectacles. Notre capacité à utiliser l’humour envers et contre tout est notre marque de fabrique. Nous croyons beaucoup à l’impact de l’humour pour dénoncer, faire penser et ainsi marquer les esprits.

Vous vous attaquez au football au Qatar, sujet d’actualité brûlant, pourquoi ce choix ?

Ce spectacle est une farce tragi-comique, que j’ai co-écrite avec Sylvain Seguin, comédien, et musicien de la compagnie. L’idée d’écrire un spectacle sur le football me trottait depuis longtemps dans la tête car il est le miroir décadent de notre société et porte en lui quasiment tous les problèmes actuels : racisme, corruption, argent, homophobie, misogynie, dérèglement climatique, etc. Ce spectacle est largement inspiré par les études d’Amnesty International, pour qui les problèmes mis en lumière par l’organisation de cette coupe du monde existaient avant, et existeront bien après. La médiatisation autour de cette compétition aura permis de mettre le doigt sur ces questions. Il ne faut pas la boycotter car elle permet à tous les journalistes de s’y rendre et de témoigner de la réalité de ce pays où les droits de l’Homme ne sont pas respectés. Notre réponse a été de créer un spectacle pour évoquer ces scandales, qu’ils soient écologiques ou humains. Nous l’avons déjà joué 12 fois et avons fait salle comble.

Vos spectacles sont-ils toujours liés à l’actualité ?

Ils sont effectivement souvent en lien avec les problématiques sociétales. Trouver une ligne drôle, poétique et corrosive au beau milieu des banalités et des horreurs du monde, voilà ce que notre compagnie tente de jouer par tous les moyens et pour tous les publics.

Vendredi 9 décembre à 20h, dans la salle de l’hôtel le Crêt, à Morzine. Adultes 10 euros, enfants 6 euros.