Escape games : Rebecca Marolf cofondatrice d'Escape World en Suisse romande

Rebecca Marolf reconnaît volontiers que son imagination est sans limite.
Rebecca Marolf reconnaît volontiers que son imagination est sans limite.

Méfiez-vous de son regard pétillant de malice. Car cette quadragénaire prend un malin plaisir à échafauder d’étranges labyrinthes dont il n’est pas aisé de s’extraire. Le principe des escape games, concept qui cartonne en ce moment, est relativement simple. Il s’agit d’un jeu d’énigmes collaboratif, qui se pratique à plusieurs joueurs, dans un endroit clos – escape room – constitué d’une succession de salles thématisées.

Dans un temps imparti fixé à l’avance, ces aventuriers doivent résoudre une série de casse-tête pour accomplir une mission et finir par s’échapper. « Pour qu’un jeu soit réussi, mieux vaut privilégier un lieu atypique et le scénario doit toujours être cohérent avec celui-ci afin que dès le départ, les participants se sentent un peu désorientés », précise Rebecca Marolf, conceptrice et cofondatrice de la société Escape World, qui compte déjà, depuis 2013, une quinzaine d’espaces en Suisse romande.

Dans le centre commercial Charpentiers de Morges, Braquage s’est ainsi approprié la salle des coffres désaffectée d’une ancienne agence bancaire pour remonter le temps et organiser un hold-up. L’ancien fort militaire de Vernayaz et ses nombreuses galeries souterraines abritent les jeux Mystera et Imertia.

« Ce genre de cadre naturel booste évidemment ma créativité, reconnaît cette spécialiste des caches et des trappes. On compte environ 15 mécanismes par jeu, chacun composé d’éléments dispersés dans les pièces, avec une signalétique très codée. » Quant aux décors, là aussi, notre conceptrice ne lésine pas sur les moyens. « Je les conçois, je les construis, je les répare avec mon frère Cédric et mon équipe. Pour plus de réalisme, les murs ne sont pas en polystyrène mais en vraie pierre, les accessoires sont souvent chinés dans les brocantes. Dans les salles, nous avons recours à des jeux de lumière sophistiqués, à des bruitages et à des musiques originales créés par des amis artistes. »

Lorsqu’on l’interroge sur l’origine de sa vocation, Rebecca, ex ingénieure, sourit : « Avec mon frère, j’ai longtemps organisé des chasses au trésor pour nos copains. Certaines ont même rassemblé jusqu’à 150 personnes ! Jusqu’au jour où ils m’ont dit que je devais en faire mon métier. J’ai suivi leur conseil, j’ai quitté mon laboratoire et je ne l’ai jamais regretté. »

escapeworld.ch

Quelle aventure !

Mystera se déroule dans la forteresse militaire de Vernayaz et suit un scénario à la James Bond. La mission proposée est de réactiver la turbine centrale d’évacuation des émanations d’un gaz toxique échappé d’une brèche. Le jeu demande une coordination et une entraide parfaites entre les joueurs (entre 8 et 18 participants, à partir de 12 ans). Excellent pour l’esprit d’équipe !