La semaine de quatre jours, on en parle
Certes, on est lundi, l’envie de reprendre le travail, même d’en parler n’est pas des plus élevée, mais si on glissait dans votre oreille, l’idée de travailler quatre jours au lieu de cinq, d’assurer et d’assumer la même charge de travail et d’horaire sur cette période, qu’en penseriez-vous ? Un brin de sourire vous reviendrait-il ? Ou pas…
L’hypothèse est régulièrement ramenée sur le devant de la scène du monde du travail, et notamment plus encore depuis que la pandémie de covid est passée par là et a mis de nombreux salariés dans une situation imposant le travail autrement.
Autrement ? : mieux équilibrer sur la semaine, les mois et les années, la charge entre vie professionnelle et vie personnelle. Notamment quand les enfants sont là, quand le coût de la vie augmente et qu’il faut d’urgence songer à économiser les énergies.
Tout en assurant la même productivité, la même performance, voire mieux. Mieux gérer, mieux récupérer, moins stresser, moins être malade en arrêt maladie… Ce sont les entreprises qui l’ont testé qui le disent.
Et certains s’y essaient
Car, oui, dans certains pays européens, la diminution du nombre de jours travaillés est passée de l’idée sur le papier à l’expérimentation directe.
En Espagne, 200 entreprises ont mis en route ce fonctionnement sur quatre jours, 32 heures sans baisses de salaire. En Belgique, cela a même été voté. Les salariés pourront passer de 5 à 4 jours, mais là sans diminution du nombre d’heures.
En Islande, 1 % de la main-d’œuvre connaît une semaine de travail à quatre jours. L’expérience est conduite dans le pays depuis quatre ans et les résultats sont satisfaisants en termes d’équilibre entre métier et famille et de bien-être.
En juin dernier, l’Angleterre a lancé la semaine de quatre jours pour plus de 3 000 salariés, dans 70 entreprises.
En France, quelques entreprises ont adopté le système, quatre jours, 32 heures et un jour de repos hebdomadaire. Avec un rallongement du temps de travail à 8 heures par jour. Pour un même salaire.
Du mieux à tous les niveaux
Dans chacun de ces cas, les analyses et les premiers bilans effectués font à la fois état d’un mieux-être des travailleurs, mais aussi, par rebond, d’une meilleure productivité dans certains cas, ou au moins d’un niveau identique. Les salariés sont de plus en plus favorables à une plus grande flexibilité de leurs horaires de travail hebdomadaires. Les problèmes de santé, le stress, les arrêts maladie, les accidents du travail sont en recul dans ces entreprises expérimentales.
« Au premier semestre 2021, LDLC revendiquait une croissance de 6 % de son chiffre d’affaires (lien PDF), grâce aux « gains de productivité » liés à la semaine de quatre jours. « Notre rentabilité et notre chiffre d’affaires se sont améliorés », assure quant à lui le patron d’IT Partner. « Pour nos collaborateurs, la semaine de quatre jours a une vraie valeur ; ils sont davantage impliqués dans l’entreprise et donc plus productifs », défend-il. » relève France Info dans son article sur le sujet.
Une nouvelle organisation du temps de travail pour tout le monde ?
La semaine de travail ramenée à quatre jours a des incidences sur toute l’organisation de l’entreprise, de la production, de la vente, de l’économie…, mais aussi et sûrement sur la société en général. Alors passer d’une expérimentation ponctuelle dans certains secteurs professionnels à une législation générale n’est pas une équation qui pourra se résoudre en un claquement de doigt.