Le Grand-Bornand pointé du doigt pour sa neige transportée par camions

Photo Facebook / Resilience Montagne
Photo Facebook / Resilience Montagne

Un ballet de camions, utilisés pour transporter de la neige. Les images ont fleuri sur les réseaux sociaux ces derniers jours, avec son lot de critiques acerbes, pour pointer du doigt le Grand-Bornand, à l’origine de cette démarche.

« Des rotations folles toute la journée sur plusieurs kilomètres », accuse notamment l’association Résilience Montagne, qui y voit une aberration écologique, nombreuses photos à l’appui.

Pas de neige tombée sur la piste de biathlon

Le but de l’opération : acheminer de la neige artificielle, qui avait été stockée depuis l’an dernier selon la méthode du « snowfarming », pour venir dessiner la piste de biathlon qui doit accueillir d’ici quelques jours la désormais traditionnelle épreuve de coupe du monde, au Grand-Bo. Un lieu situé sur le bas de la station, où la neige n’est pas encore tombée cette année. Résultat, l’organisateur dessine une piste à partir de zéro, en apportant la neige pour recouvrir de l’herbe.

« Ce n’est pas le scénario idéal, ce n’est pas celui qu’on souhaitait », réagit ce vendredi Isabelle Pochat-Cotilloux, directrice de l’office de tourisme de la station haut-savoyarde, qui considère « certaines critiques très légitimes ». Selon elle, la station s’est trouvée dans l’obligation de réaliser ces convois, seule solution pour être en mesure d’organiser l’événement.

Si la station voulait maintenir l’événement (l’union internationale de biathlon, l’IBU, doit donner son feu vert lundi 5 décembre), elle a donc choisi les gros moyens. D’autant que « le cahier des charges fixé par l’IBU est assez précis », détaille Yannick Aujouannet, coordinateur du comité d’organisation de l’événement. Il faut, par exemple, « une piste avec une couche de neige suffisamment épaisse, avec 50 cm de neige tassée, sur des largeurs qui vont de 4 à 9 mètres ». Il en va notamment de « la sécurité des skieurs », précise l’organisateur.

Résultat, la station a donc dû acheminer 12 000 mètres cubes de neige artificielle stockée plus haut sur la station, ce qui représente, en se basant sur une charge de 20 m3 par camion, de quelque 600 trajets, réalisés cette semaine pendant trois jours.