Une profession au bord du burn out
Aujourd’hui, jeudi 1er décembre et demain vendredi 2, les médecins généralistes ont décidé de se mettre en grève. Et vous risquez fort de trouver porte close au cabinet médical.
Ils en ont ras le bol de leurs conditions de travail, de la rémunération de la consultation, ras-le-bol de ne plus être assez nombreux sur le terrain, surtout du côté des spécialistes, pour mieux répartir les rendez-vous, de ne pas trouver de remplaçant, d’être de moins en moins reconnus et de moins en moins libres pour leur installation, de voir certaines de leurs tâches déléguées à d’autres : infirmiers, pharmaciens…
De se confronter à de plus en plus d’agressivité, voire de violence. Et ils n’en peuvent plus d’avoir des rythmes de travail effrénés, d’avoir de moins en moins de vie personnelle. Au final, de ne plus réellement et sérieusement, pouvoir exercer son métier.
« Vous avez beau faire tout ce que vous pouvez pour augmenter les cadences, ça ne s’arrête pas. Vous ne voyez pas de solution car vous savez bien qu’il n’y aura pas plus de médecins pour vous aider. Sans compter qu’en rentrant le soir chez vous, c’est difficile, car vous n’êtes jamais là. C’est la famille qui part à vau-l’eau, la lettre de demande de divorce qui vous attend sur la table… Ma femme a tenu le coup, mais ça a été tendu » raconte un médecin au micro de France Info.
Être mieux payé, mais ne pas perdre l’envie et le sens de l’exercice de la médecine
La charge est lourde, mal rémunératrice et éreintante, elle les pousse à se mettre en grève. Au moment où les négociations des nouveaux accords avec le gouvernement et l’Assurance maladie sont compliquées. Sans doute pour une augmentation du tarif de la consultation, demandant qu’elle passe à 50 euros au lieu de 25, mais plutôt pour retrouver la passion de leur profession, de leur exercice, pour répondre au mieux, avec toute l’écoute et le temps nécessaire, aux patients.
Se sont associés au mouvement, les biologistes qui étaient déjà en grève avec les laboratoires d’analyse et de biologie mi-novembre. Ils appellent à faire grève d’aujourd’hui jusqu’à samedi 3 décembre.
D’autres grèves attendues
Sur le plan médical et la santé, le mois de décembre devrait être très tendu. Les organisations syndicales des uns comme des autres se disent prêtes à d’autres mouvements de grève d’ici la fin de l’année. Une grève dure est évoquée pour le 26 décembre, une grève des gardes s’annonce, comme une nouvelle fermeture des cabinets pendant les vacances de Noël.