Pendant l’été 2020, le E-Tour du Mont-Blanc, une épreuve de VTT électrique, était organisée sans autorisation ni déclaration à la Préfecture, aux Contamines-Montjoie.
Autre problème, cette course en binômes traversait la réserve naturelle des Contamines-Montjoie, passant au travers de deux tourbières protégées. Des pieds d’une plante carnivore, elle aussi protégée, ont été détruits par le passage.
Lorsque l’équipe du gestionnaire de la réserve a constaté les dégâts, elle a dressé un procès-verbal à l’organisateur. Suite à une enquête préliminaire, le procureur de la république a alors engagé des poursuites contre la structure ayant organisé l’événement et son représentant.
Deux parties civiles se sont constituées : le gestionnaire de l’espace naturel et un particulier dont le terrain a été traversé et dont des arbres ont été dégradés.
Amendes et prison avec sursis
C’est le 21 novembre 2022 que le tribunal de Bonneville a rendu son délibéré : le représentant de la structure, outre une interdiction d’organiser une manifestation similaire pendant un an, reçu 15 000 euros d’amende et trois mois de prison avec sursis. La structure à quant à elle reçu 50 000 euros d’amende et la même interdiction d’organisation.
Les parties civiles seront elles aussi dédommagées des dégâts générés par l’organisation de l’épreuve.
Karline Bouisset, procureur de Bonneville, explique qu’« organiser un événement sportif dans une réserve naturelle est possible si les étapes de concertation et de demande d’autorisations sont respectées, ce qui évite des dommages irréparables à la nature, comme cela a malheureusement été le cas en 2020 ».
Pour la procureur de Bonneville, « cette condamnation exemplaire concernant un espace naturel protégé à très haute valeur patrimoniale s’inscrit dans la continuité de la politique pénale ferme que le parquet de Bonneville mène contre les atteintes faites à l’environnement »