Depuis quelques jours, les Atsem (Agent territorial spécialisé des écoles maternelles) sont en grève illimitée dans les écoles d’Annecy. Pourtant, même si certains parents les soutiennent, les grèves mettent à rude épreuve les organisations des familles. Christian Bovier, maire adjoint chargé de l’enfance et du parcours éducatif, et Christophe Dasseux, directeur de la direction scolaire pour la réussite éducative, répondent aux grévistes et aux parents.
Envisagez-vous des hausses des effectifs d’Atsem dans les écoles annéciennes, comme demandé par les grévistes ?
Christan Bovier : « Non. On a déjà mis les moyennes sections à une Atsem par classe au lieu d’une demie. On a laissé les grandes sections à une demie Atsem par classe car ces enfants doivent être plus autonomes avant leur entrée en CP. Je pense que c’est la bonne organisation. »
Christophe Dasseux : « Nous avons 128 Atsem pour 131 classes sur la commune nouvelle d’Annecy. C’est presque une par classe comme demandé dans les revendications. Nous reconnaissons que 10 heures de travail par jour au contact des enfants, c’est pénible. Mais les Atsem, en compensation, travaillent 140 jours par an contre 228 pour les autres fonctionnaires. Nous avons fait accorder une baisse du temps de travail à l’année de 1607 à 1570 heures, ce qui est déjà dérogatoire par rapport à la loi nationale. On ne peut pas descendre plus bas. Nous comprenons la gêne et l’inquiétude occasionnées par ces grèves sur les parents. Mais malheureusement, les premiers qui mettent en tension le service public en ce moment ce sont les Atsem qui suivent le mouvement de grève. »
Qu’en est-il des demandes sur les hausses de salaires ?
Christan Bovier : « Les Atsem sont des fonctionnaires territoriaux. Leur salaire est défini selon un indice national. Nous n’avons pas la main là-dessus ! Nous ne pouvons agir que sur 20 % de leur salaire, lié à des primes. Et nous l’avons déjà fait puisque nous avons augmenté la rémunération de tous les fonctionnaires récemment, une opération qui a coûté 1,3 million d’euros au total. »
Avez-vous malgré tout des leviers d’action pour aider ces Atsem ?
Christian Bovier : « Nous sommes prêts à les soutenir sur les aspects sur lesquels nous pouvons le faire à l’échelle locale. On réfléchit à améliorer leurs conditions de travail, notamment en ce qui concerne le matériel ou le mobilier aujourd’hui inadapté. Nous allons faire un état des lieux précis, école par école, pour voir les besoins, comment les aider, et on le fera. »