Ils disent, pour certains, comprendre les grévistes. Mais ils voulaient aussi, ce jeudi 17 novembre, faire entendre leur voix de parents d’élèves, et marquer le coup avec une action collective symbolique. Une vingtaine de parents d’élèves de l’école des Pommaries a choisi d’investir le hall de la mairie d’Annecy-le-Vieux, ce jeudi, pour y faire pique-niquer leurs enfants, assis par terre ou dans les fauteuils dédiés au public. L’action restant bon enfant, les agents municipaux présents sur place ont laissé faire.
Le message des parents est clair : s’ils comprennent les grévistes, il devient pour une partie des parents très difficile de faire face aux conséquences dans leur quotidien de ces mouvements de grève des Atsem et des agents du périscolaires, qui s’occupent des enfants lors de la cantine ou lors des garderies d’après-classe.
« Tout le monde n’a pas de grands-parents à proximité »
« On est informés la veille pour le lendemain, on doit trouver des solutions dans l’urgence. Ça commence à tirer au niveau de mon employeur », qui reste selon elle « compréhensif » mais qui doit régulièrement accepter des aménagements d’horaires.
« Aujourd’hui il y a beaucoup de familles à Annecy qui viennent d’ailleurs, tout le monde n’a pas de grands-parents à proximité qui peuvent garder les enfants », souligne Élodie, une parent d’élève déléguée. « On en est quand même au 6ème mouvement de grève en 8 semaines ».
La situation se propage à plusieurs écoles de la commune, dont l’école Carnot, où les 5 Atsem sont en grève illimitée. « Leur grève est légitime, l’Atsem forme un duo indosciable avec l’institutrice. Elles sont en lien avec nos enfants, on leur confie », explique la maman d’une petite fille de 3 ans et demi scolarisée à l’école Carnot, qui a souhaité rester anonyme.
Pour elle comme pour beaucoup de parents, même si la grève crée des soucis d’organisation et du stress, elle est nécessaire pour faire entendre la voix des Atsem. « Leur manque d’effectif, ça impacte directement nos enfants et leur sécurité. La cantine a été maintenue mardi dernier, mais il y avait 90 enfants pour 4 Atsem ! J’ai préféré récupérer ma fille le midi car même si je leur fais confiance, elles ne peuvent pas avoir les yeux partout ! »
Ces parents d’élèves demandent à la mairie d’Annecy de trouver des solutions en cas de grève, comme la mise en place d’un service minimum, ou réclament de pouvoir laisser la possibilité à des parents bénévoles de venir encadrer les enfants en cas de besoin.
En parallèle, des parents d’élèves annéciens ont également lancé une pétition pour soutenir les Atsem, qui réclament notamment une meilleure rémunération et des évolutions de carrière.