A Lausanne je connaissais personne, c’est le père Paul Gaillard qui m’a ouvert toutes les portes à Lausanne. Il connaissait tout le monde. Il m’a ouvert les portes de sa maison, de sa cure.
« On piquait les pantoufles avec de la ficelle »
Il m’a fait rencontrer des personnes merveilleuses. Les enfants qui aidaient à la messe, avaient des godasses pas possibles. Je leur ai fait des pantoufles, je savais faire car ma mère me l’avait appris pendant la guerre, avec des vieux tissus et des semelles. On repiquait ça avec de la ficelle.
« Les enfants, il faut les connaître »
Je cherchais du travail, dans les premiers temps j’ai aidé une jeune couple pour leur ménage.
Lui était médecin finissant ses études en Angleterre, elle travaillait à Lausanne, ils habitaient une vieille ferme transformée sur les hauts de Lausanne.
Il fallait s’occuper de leur fillette aussi, on m’avait dit « mais cette gamine est insupportable, » mais on s’est très bien entendues.
Les enfants, il faut les connaître, il faut savoir les prendre.
35 ans chez Schuler
J’ai trouvé ensuite cet emploi d’aide infirmière, mais il me fallait autre chose.
Et lorsque j’ai vu l’annonce dans le journal pour travailler dans une boutique de papiers peints et de tissus, je me suis dit que ça me plairait bien.
A l’époque, beaucoup d’artistes et de célébrités arrivaient à Lausanne. Ils achetaient des villas à la montagne, ils demandaient l’adresse d’un bon décorateur.
La boutique « Chez Schuler » se trouvait juste en face de l’hôtel Palace, ils n’avaient pas à aller bien loin. C’est devenu un commerce de décoration intérieur. J’ai été engagée et j’y suis resté 35 ans…
A suivre
