Explosion d’un missile en Pologne : russe ou pas russe, l’incertitude règne

Un tir de missile a atteint un village polonais et fait deux morts.
Un tir de missile a atteint un village polonais et fait deux morts. - Photo d’illustration Unsplash

Un missile meurtrier sur la Pologne

Le village de Przewodow est situé tout près de la frontière avec l’Ukraine et hier mardi 15 novembre en soirée, il a reçu et subi l’explosion d’un missile. Explosion qui a causé la mort de deux habitants. Une atteinte sur le sol polonais qui survient après une très intense journée de guerre et de bombardements en Ukraine.

Les circonstances de ce tir et de cette explosion ne sont encore pas déterminées, mais elles posent d’ores et déjà de nombreuses questions et notamment sur sa provenance.

L’incertitude règne

Peu après le drame, le ministère des Affaires étrangères polonais a parlé d’un « missile de fabrication russe » alors qu’immédiatement la Russie a affirmé qu’aucune frappe n’avait été menée en Pologne. Le président américain Joe Biden a lui-même avancé que compte tenu de la trajectoire du missile, cela ne pouvait être de provenance russe.

La Russie a aussi parlé de provocation les informations avancées. Le ministre de la Défense russe a soutenu sur son compte Telegram : « Aucune frappe n’a été menée sur des objectifs proches de la frontière ukraino-polonaise ». Et selon lui, les images des débris du projectile n’ont rien à voir avec une origine russe.

Du côté de l’Ukraine il n’a pas fait de doute qu’il s’agissait d’un tir russe. Volodymyr Zelensky, le président parlant « d’escalade très importante ». « Aujourd’hui, des missiles russes ont frappé la Pologne, le territoire d’un pays allié. Des gens sont morts. » Des propos appuyés par ceux de Dmytro Kuleba, ministre ukrainien des affaires étrangères : « Une réponse collective aux actions russes doit être dure et fondée sur des principes. Parmi les actions immédiates : un sommet de l’Otan avec la participation de l’Ukraine pour élaborer de nouvelles actions conjointes, qui forceront la Russie à changer de cap sur l’escalade, et fournir à l’Ukraine des avions modernes ».

L’OTAN en alerte

Devenue soudain particulièrement préoccupante pour la Pologne et pour les alliés de l’Otan, la situation a aussitôt appelé le pays attaqué à renforcer son état d’alerte militaire et les états de l’OTAN présents au G20 à Bali à se réunir en urgence. Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’Otan, a souligné hier sur Twitter, qu’il était « important que tous les faits soient établis. L’Otan suit la situation et les Alliés se consultent étroitement ».

Une réaction rapide de l’organisation du traité de l’Atlantique Nord, compte tenu du libellé de l’article 5 du traité de l’Alliance atlantique stipule que si un Etat membre est victime d’une attaque armée, les autres considéreront cet acte de violence comme une attaque armée dirigée contre l’ensemble des membres et prendront les mesures jugées nécessaires pour venir en aide au pays attaqué.

Devant la crainte d’une escalade de la belligérance, le président polonais Andrzej Duda a appelé son peuple au calme, a convoqué l’ambassadeur russe pour avoir des explications. Une enquête a été ouverte sans délais pour trouver les réponses.

La position française

En France, Emmanuel Macron a communiqué sur Twitter « Je me suis entretenu avec le Premier ministre Mateusz Morawiecki pour lui dire notre solidarité. La Pologne peut compter sur le soutien de la France et notre disponibilité pour appuyer les enquêtes en cours ».

Et Dominique Trinquant, ancien chef de la mission militaire française auprès de l’ONU, interrogé par France Info a indiqué : « Il faut garder son calme. L’enquête va vite déterminer si ce sont bien des missiles russes. Si c’est le cas, il est probable que ce soit des erreurs de guidage de missiles et non pas une volonté délibérée de taper en Pologne ». Pour lui, au vu de la lourde journée de bombardements subie par l’Ukraine mardi, il est « probable que la défense antiaérienne ukrainienne se soit bien défendue, qu’elle ait peut-être frappé un missile qui a dévié à ce moment-là et est allé plus loin, que les systèmes de brouillage ont gêné le système de guidage des missiles… »

L’Otan se réunit ce mercredi 16 novembre et la planète entière est suspendue aux résultats des enquêtes lancées qui devront établir rapidement les causes de cette affaire et les actions en conséquence.