Valserhône : Gaëlle Alméras, une auteure à la curiosité foisonnante

L’auteure est présidente du jury pour le concours  Jeunes talents   du festival BD dans l’Ain.
L’auteure est présidente du jury pour le concours Jeunes talents du festival BD dans l’Ain.

Pour le festival BD dans l’Ain, Gaëlle Alméras ne fait pas les choses à moitié. Une exposition avec des planches originales à différents stades de réalisation et une plongée dans son univers ; des animations à l’école Marius Pinard et, cerise sur le gâteau Gaëlle est aussi présidente du Jury pour le concours «Jeunes talents». L’auteure répond à nos questions.

Vous vous êtes fait une spécialité de la vulgarisation scientifique en BD. Comment en êtes-vous arrivée là ?

C’est arrivé un peu par hasard ! J’ai commencé par une école de stylisme, puis j’ai fait les beaux-arts d’Épinal avec une spécialisation dans l’image narrative… et j’ai publié une BD sélectionnée pour le festival d’Angoulême : «Bambou, le petit cerf qui mange tous ses amis».

Après ça j’ai eu un creux : plus d’inspiration, je n’arrivais plus à créer. J’ai donc cherché du travail dans des lieux culturels. J’animais des ateliers d’arts plastiques. C’est à cette époque que j’ai commencé à regarder des documentaires scientifiques sur Arte. Ça m’inspirait, j’ai aussi lu beaucoup de livres sur le sujet.

A partir de quand en êtes-vous arrivé au stade de la création ?

En 2007, on a créé «Le fanzine Komiki» avec Marie Novion, une ancienne camarade d’école, illustratrice comme moi. C’est la première fois que je publiais de la vulgarisation scientifique. On l’a édité à compte d’auteur et on le vendait sur les salons. C’est comme ça qu’a débuté l’aventure des «chroniques super-scientifiques de Castor» sur mon blog. J’étais remotivée et j’avais plein d’idée.

Alors, je suis allée voir le planétarium à Vaulx-en-Velin et je leur ai montré mon travail dans le but de faire des animations. Ils m’ont dit « tu expliques super bien des trucs faux » ! Je n’avais pas encore la validation scientifique mais ils étaient convaincus par ma pédagogie. « C’est très clair quand tu expliques tu ferais une bonne médiatrice ».

On a donc commencé à collaborer et j’ai appris ce métier sur le tas. Ils cherchaient quelqu’un pour faire de l’éveil avec les tout-petits. J’ai travaillé là-bas durant 5 ans. J’ai pu voir que ça captivait les enfants. Ça éveillait leur curiosité et ça leur donnait envie de regarder le ciel.

Mon amie Marie publiait un feuilleton aux éditions Grain de Sel. L’un de ses personnages lisait mes chroniques et ça a donné envie aux éditrices de découvrir mon travail. C’est comme ça que «Le super week-end» de l’espace a pu voir le jour !

Suite de l’entretien ci-dessous

Plus d’infos

L’exposition sur «Les super week-ends» est à découvrir à la librairie «Les Arts Frontières», 49 Rue de la République, au 1er étage, de 9 h à 12 h 30 et de 14 h à 17 h 30.

L’auteure sera présente dans la salle dédiée aux dédicaces, lors du festival BD dans l’Ain les 26 et 27 novembre 2022, au centre Jean-Marinet.

Un processus créatif en plusieurs étapes

Des planches extraites de l’œuvre  Le super week-end de l’océan .
Des planches extraites de l’œuvre Le super week-end de l’océan .

Pourquoi avoir choisi le noir et blanc pour votre œuvre «Le super week-end»  ?

Dans ce livre, je tenais beaucoup au noir et blanc pour représenter l’espace. Tout le livre est construit comme ça. Il y a quelques touches de couleur, mais uniquement quand ça apporte une info comme pour repérer les étoiles. Pour l’écrire, je me suis renseignée à fond sur l’astronomie et j’ai été soutenue par le planétarium. C’est Hélène Courtois, une astrophysicienne renommée qui a procédé à la relecture scientifique.

Quand j’ai commencé le projet sur l’océan (en référence à son livre «Le super week-end de l’océan», ndlr) c’était différent. Au départ, c’était pour soigner ma phobie des poissons. Il paraît que pour soigner une peur, il faut s’y confronter. J’ai donc décidé de regarder le monde marin d’un peu plus près. Je suis allée à l’aquarium de Lyon et l’objectif c’était de réussir à toucher un poisson !

Le Centre national du livre m’a soutenu avec une bourse de création. Ça me permet de prendre le temps. En moyenne, je mets 4 ans à sortir un bouquin. Il y a l’étape de la découverte et de la documentation. Puis je fais une synthèse de ce que j’ai appris, je construis un premier jet et je le présente aux experts. Cette fois-ci c’est Marjolaine Montabos, chercheuse à l’Ifremer et spécialiste des abysses qui s’est chargée de la relecture.

Et maintenant, de nouveaux projets ?

Oui, on va parler des forêts. Je me suis rapprochée de l’INRAE (Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement) pour un projet sur l’écologie des arbres… rendez-vous d’ici 4 ans !