Lors du procès qui s’est déroulé le 18 octobre dernier, la procureure de la République avait qualifié de « détestables », les circonstances qui ont suivi l’accident ayant coûté la vie d’un adolescent à Veigy-Foncenex en mars 2020. En plein confinement, le jeune sportif de 15 ans était en train de faire son footing sur le bord de la route de Voirons quand il a été violemment percuté par une voiture Renault Scenic blanche. Il est décédé quelques jours plus tard. Les trois personnes à bord du véhicule, un jeune de 16 ans, sa mère âgée de 51 ans et le compagnon de celle-ci âgé de 53 ans, avaient pris la fuite. Les deux premiers avaient été interpellés le jour même sur l’aire d’accueil des gens du voyage, à proximité des lieux de l’accident, tandis que le troisième ne s’était rendu à la gendarmerie de Douvaine que 5 mois plus tard.
Pour ces faits, le ministère public avait requis 2 ans d’emprisonnement dont 1 année avec sursis probatoire de 2 ans à l’encontre de la femme, reconnue comme passagère au moment de l’accident, pour non-assistance à mineur en danger. Son compagnon, désigné comme conducteur, encourait selon les réquisitions du Parquet, une peine de 5 ans d’emprisonnement dont 1 avec un sursis probatoire de 2 ans pour homicide involontaire, délit de fuite et non-assistance à mineur en danger.
Relaxé pour le chef d’homicide involontaire
Le tribunal judiciaire de Thonon condamne finalement la passagère à 24 mois de prison dont 22 avec sursis, pour non-assistance à mineur en danger. Ayant déjà effectué deux mois de prison ferme, elle ne sera pas incarcérée. Le conducteur a, quant à lui, été relaxé pour l’acte d’homicide involontaire. Le tribunal a estimé qu’il n’y avait pas assez d’éléments pour définir la faute à l’origine de l’accident. Le quinquagénaire est, en revanche, reconnu coupable de délit de fuite et de non-assistance à mineur en danger. Il effectuera pour cela une peine de 4 ans d’emprisonnement dont 1 année avec un sursis probatoire de 3 ans. Son permis de conduire est annulé et il se voit dans l’interdiction de le repasser dans les deux ans à venir.
« De premier abord, ce jugement laisse une légère amertume », estime l’avocat des parties civiles, Maître Cédric Huissoud, regrettant que le chef d’homicide involontaire n’ait pas été retenu. « Il nous a semblé avoir démontré qu’il n’y avait pas d’autres causes possibles que l’inattention du conducteur pour expliquer l’accident. » L’avocat estime toutefois que les peines prononcées sont « à la hauteur de l’attitude détestable » des accusés après l’accident. Selon lui, la mère de la victime est « soulagée » de l’incarcération du conducteur.