Adolescent tué au bord de la route à Veigy-Foncenex : 3 ans ferme pour le conducteur

Le procès s’est déroulé le 18 octobre 2022 au tribunal de Thonon.
Le procès s’est déroulé le 18 octobre 2022 au tribunal de Thonon.

Lors du procès qui s’est déroulé le 18 octobre dernier, la procureure de la République avait qualifié de « détestables », les circonstances qui ont suivi l’accident ayant coûté la vie d’un adolescent à Veigy-Foncenex en mars 2020. En plein confinement, le jeune sportif de 15 ans était en train de faire son footing sur le bord de la route de Voirons quand il a été violemment percuté par une voiture Renault Scenic blanche. Il est décédé quelques jours plus tard. Les trois personnes à bord du véhicule, un jeune de 16 ans, sa mère âgée de 51 ans et le compagnon de celle-ci âgé de 53 ans, avaient pris la fuite. Les deux premiers avaient été interpellés le jour même sur l’aire d’accueil des gens du voyage, à proximité des lieux de l’accident, tandis que le troisième ne s’était rendu à la gendarmerie de Douvaine que 5 mois plus tard.

Pour ces faits, le ministère public avait requis 2 ans d’emprisonnement dont 1 année avec sursis probatoire de 2 ans à l’encontre de la femme, reconnue comme passagère au moment de l’accident, pour non-assistance à mineur en danger. Son compagnon, désigné comme conducteur, encourait selon les réquisitions du Parquet, une peine de 5 ans d’emprisonnement dont 1 avec un sursis probatoire de 2 ans pour homicide involontaire, délit de fuite et non-assistance à mineur en danger.

Relaxé pour le chef d’homicide involontaire

Le tribunal judiciaire de Thonon condamne finalement la passagère à 24 mois de prison dont 22 avec sursis, pour non-assistance à mineur en danger. Ayant déjà effectué deux mois de prison ferme, elle ne sera pas incarcérée. Le conducteur a, quant à lui, été relaxé pour l’acte d’homicide involontaire. Le tribunal a estimé qu’il n’y avait pas assez d’éléments pour définir la faute à l’origine de l’accident. Le quinquagénaire est, en revanche, reconnu coupable de délit de fuite et de non-assistance à mineur en danger. Il effectuera pour cela une peine de 4 ans d’emprisonnement dont 1 année avec un sursis probatoire de 3 ans. Son permis de conduire est annulé et il se voit dans l’interdiction de le repasser dans les deux ans à venir.

« De premier abord, ce jugement laisse une légère amertume », estime l’avocat des parties civiles, Maître Cédric Huissoud, regrettant que le chef d’homicide involontaire n’ait pas été retenu. « Il nous a semblé avoir démontré qu’il n’y avait pas d’autres causes possibles que l’inattention du conducteur pour expliquer l’accident. » L’avocat estime toutefois que les peines prononcées sont « à la hauteur de l’attitude détestable » des accusés après l’accident. Selon lui, la mère de la victime est « soulagée » de l’incarcération du conducteur.