La Salévienne publie ses 29e Echos Saléviens, un ouvrage intéressant sur l’histoire locale

Les Echos Saléviens n°29 détaillent notamment l'histoire d'Epagny (Jonzier-Epagny), où le paysan René Vincent habitait dans l'ancienne église de la paroisse devenue une ferme.
Les Echos Saléviens n°29 détaillent notamment l'histoire d'Epagny (Jonzier-Epagny), où le paysan René Vincent habitait dans l'ancienne église de la paroisse devenue une ferme.

Fondée en 1984, la Société d’histoire régionale la Salévienne a depuis 38 ans réalisé un formidable travail de recherche et de partage des connaissances sur le passé de notre territoire frontalier. En ce mois de novembre, l’association vient de publier le 29e numéro de sa revue annuelle, les Echos Saléviens.

200 pages éclectiques

Comme à l’habitude, cet ouvrage de 200 pages présente un sommaire éclectique, avec trois sujets très différents. Le premier s’intéresse à la paroisse d’Epagny-sous-Chaumont, aujourd’hui rattachée à Jonzier (commune de Jonzier-Epagny). Sous la plume érudite de Dominique Miffon, le lecteur découvrira en détail l’histoire de cette antique paroisse, notamment documentée grâce aux visites des évêques de Genève lors des XVe, XVIe et XVIIe siècles. Cet article évoque aussi l’église d’Epagny, devenue une ferme à la Révolution française. Son dernier occupant, avant que le bâtiment ne soit détruit pour laisser la place à une construction moderne, était un paysan très sympathique du nom de René Vincent. Quant à sa ferme, elle avait conservé quelques vestiges de son ancienne fonction : un bénitier, un linteau au-dessus d’une porte avec une date, 1641, et l’inscription JHS (Jésus Sauveur des Hommes) et une statue en bois de Saint-Sébastien, le saint patron de cette paroisse disparue, datant au moins du XVIe siècle.

Un pétainiste qui voulait démolir la Tour Eiffel pour soutenir l’effort de guerre allemand

Autre sujet pour le deuxième article de ces Echos Saléviens, avec une lecture érudite par Anne Buttin d’un manuscrit d’Henry Bordeaux (1870-1963) consacré à Madame de Charmoisy, la Philothée (l’âme qui aspire à la dévotion) de saint François de Sales. Une approche assez pointue qui permet d’appréhender la façon de travailler de cet avocat et écrivain né à Thonon-les-Bains. Pétainiste assumé, il avait par exemple suggéré en 1942 de démolir la Tour Eiffel pour récupérer le métal au profit de l’effort de guerre allemand. Aujourd’hui bien oublié, cet académicien fut l’auteur prolixe d’une bonne soixantaine d’ouvrages très divers (romans, poésie, études, mémoires, etc.)

Plus local, le troisième texte dévoile les vestiges du passé gallo-romain du village genevois de Landecy (commune de Bardonnex), situé près de la frontière, côté Archamps. Dans son article, Emilien Grivel détaille l’historique des multiples découvertes archéologiques qui ont été faites dans ce village abritant de grands domaines de patriciens protestants genevois. Les Echos Saléviens nº29 sont en vente dans les maisons de la presse et sur le site internet de la Salévienne.

L’histoire de Genève

Ce n’est pas un livre édité par la Salévienne, mais cette « Histoire de Genève » écrite par Isabelle Evequoz et publiée par les éditions Slatkine mérite le détour. Illustré de dessins préparatoires à la fresque de l’arsenal de Genève, signés en 1892 du peintre de Collonges-sous-Salève Gustave de Beaumont, ce livre présente de manière tout à fait accessible au plus grand nombre la riche histoire de Genève, des Allobroges au rattachement à la Suisse en 1815. On y découvre notamment à quel point Calvin fut au XVIe siècle le maitre de la ville, faisant de Genève une théocratie autoritaire où tous les arts étaient interdits.