Annecy: avec un square à son nom, Bernard Bosson entre pour toujours dans le cœur de la ville

Jean-Baptiste Bosson, grand frère de Bernard, a rendu hommage à celui qui a dirigé Annecy de 1983 à 2007.
Jean-Baptiste Bosson, grand frère de Bernard, a rendu hommage à celui qui a dirigé Annecy de 1983 à 2007.

Il avait Annecy gravé au cœur. Et voilà qu’aujourd’hui, la cité lacustre le lui rend bien : ce jeudi 10 novembre, Bernard Bosson, ancien maire de la ville décédé en 2017, a donné officiellement son nom au square de l’Évêché, à deux pas de la rue Royale où il vivait, et à l’arrière de l’église Notre-Dame.

Après des mois de réflexions et quelques polémiques (lire ci-après), le choix de ce lieu semble aujourd’hui faire l’unanimité, pour saluer la mémoire de l’ancien maire d’Annecy (1983-2007). « Je suis heureux que la mémoire de Bernard Bosson soit gravée au cœur d’Annecy », assure Jean-Luc Rigaut, que Bosson avait vu comme son successeur, et qui a dirigé Annecy de 2007 à 2020. « Je remercie le diocèse d’avoir accepté cette proposition du square de l’Évêché. C’est un lieu qui se trouvait en face de chez lui, il aimait passer toujours par là pour se rendre à la mairie ».

« Un homme brillant »

« Lui rendre hommage dans ce lieu qui portera son nom, c’est aussi graver dans la mémoire des générations actuelles et futures l’histoire d’un homme brillant, courageux et indéfectiblement fidèle aux Annéciens », estime quant à lui François Astorg, maire d’Annecy, qui a pris la parole ce jeudi 10 novembre, en présence de la famille de l’ancien ministre et député-maire, lors de l’inauguration de ce nouveau square Bernard-Bosson. C’est l’aîné de l’ancien maire, Jean-Baptiste Bosson, qui s’est exprimé en préambule pour raconter l’œuvre de son illustre petit frère.

« Pour moi c’est parfait, c’est un bon lieu, un lieu symbolique, qui permet de marquer le coup », note de son côté Denis Duperthuy, actuel élu d’opposition. S’il n’a jamais siégé au sein du même conseil municipal, il reste « fasciné » par la stature de Bernard Bosson, son humanisme, son engagement pour son territoire.

Une exposition ?

Pendant plusieurs années, suite au décès de Bernard Bosson survenu en 2017, des élus annéciens, Jean-Luc Rigaut en tête, avaient tenté de faire apposer le nom de Bernard Bosson au centre hospitalier d’Epagny-Metz-Tessy, projet qu’il a largement porté dès les années 1990. Mais la démarche n’avait pas abouti, freinée notamment par l’élue d’Epagny Ségolène Guichard, alors présidente du conseil de surveillance de l’hôpital, qui estimait de son côté qu’il s’agissait d’une œuvre collective, et qu’on ne pouvait résumer à l’action d’un seul homme.

Si cette hypothèse ne semble plus d’actualité aujourd’hui, rien n’indique qu’elle ne ressortira pas des cartons dans les années futures. Quoi qu’il arrive, Jean-Luc Rigaut et Denis Duperthuy s’accordent pour dire que la simple disposition d’une plaque dans les rues d’Annecy au nom de Bernard Bosson ne suffira pas à honorer la mémoire de cet homme ; ils appellent aussi à la mise en place future d’une « exposition » pour détailler cet héritage.

Bernard Bosson en dates

- 25 février 1948 : Naissance à Annecy.

- 1983 : Élu maire d’Annecy, poste qu’il occupe durant 4 mandats successifs, jusqu’en sa démission en 2007.

-1986 : Élu député de Haute-Savoie, il entre dans la foulée au gouvernement de Jacques Chirac (1986-1988), comme secrétaire d’État puis ministre des affaires européennes. Il obtient ensuite un portefeuille dans le gouvernement Balladur (1993-1995), en tant ministre des Transports.

- 2007 : Battu par Lionel Tardy aux élections législatives, il se retire de la vie politique, et désigne Jean-Luc Rigaut comme son successeur à la mairie d’Annecy.

- 13 mai 2017 : décède à Lyon des suites d’un cancer.

Quelles sont ses principales réalisations à retenir, de 1983 à 2007?

Difficile, bien sûr, de résumer quatre mandats à la tête d’Annecy en quelques mots. Toutefois, de nombreuses réalisations d’envergure, bien visibles des Annéciens aujourd’hui, sont à imputer à Bernard Bosson.

Le centre hospitalier d’Epagny-Metz-Tessy et le centre Courier figurent parmi ses réalisations majeures.

Le projet le plus emblématique, c’est sans doute le déménagement de l’hôpital, qui a quitté les Marquisats pour le site actuel d’Epagny-Metz-Tessy, en 2008. « Sans Bernard Bosson, il n’y aurait pas eu de nouvel hôpital, son rôle a été décisif au niveau ministériel », estime Jean-Luc Rigaut, qui lui a succédé à la mairie d’Annecy en 2007.

Le centre Courier

Autre équipement notable dans le quotidien des Annéciens, il ya le Brise-Glace, ou encorele centre Courier, inauguré en 2001, a aussi été pensé sous l’ère Bosson. «  Lui et son équipe de l’époque ont repensé l’hyper centre-ville, avec des commerces et un cinéma », rappelle Jean-Luc Rigaut, qui cite aussi à l’actif de l’ancien député-maire « le premier plan de circulation d’Annecy », avec les prémices de ce qu’on observe aujourd’hui, à savoir la mise en retrait de la voiture dans l’hyper centre-ville.

Pour Denis Duperthuy, conseiller municipal d’opposition, il faut aussi retenir «  la protection du lac » comme l’un des fils directeurs de Bernard Bosson, lui qui s’était opposé à la fin de sa vie à la construction du centre de congrès d’Albigny.