Face aux coûts de l’énergie, le Syndicat National des Décolleteurs tire la sonnette d’alarme

Alain Appertet est le président du Syndicat National des Décolleteurs.
Alain Appertet est le président du Syndicat National des Décolleteurs.

Un mois et demi après la venue de Bruno Le Maire en Haute-Savoie, le Sndec vient d’adresser un courrier aux parlementaires du département, ainsi qu’au ministre de l’Économie, pour alerter quant à la gravité de la crise énergétique pour l’industrie de la vallée de l’Arve. « Le bouclier tarifaire annoncé par le Gouvernement n’est pas satisfaisant pour nous, les industriels, puisque seules les entreprises en contrat bleu (les industries sont en tarif jaune, pour la plupart, ndlr), pourront bénéficier de cette couverture. On a de vraies craintes concernant des industriels qui vont arrêter leur activité d’ici à la fin de l’année, sous peine d’être déficitaires, de produire à perte. Et c’est inquiétant car c’est la première fois qu’on entend parler de cela », alerte Alain Appertet, président du Sndec.

Ce que demande le Sndec

Dans le courrier d’alerte, envoyé fin octobre aux politiques, le Sndec effectue plusieurs demandes, pour sauver le modèle économique des industriels de la vallée. « On souhaite un abaissement de l’amortisseur de la garantie électricité, pour un prix plancher à 200 euros le mw/h. Mais aussi un rehaussement du dispositif ARENH (Accès Régulé à l’Électricité Nucléaire Historique) à 200 TwH pour l’ensemble du territoire français. On demande également à ce que les aides de l’État arrivent en amont, avant que les industriels aient à mettre la main au portefeuille pour les dépenses énergétiques », énumère Alain Appertet. Dans ce même courrier, le Sndec demande également à ce que l’accès au guichet d’aide, pour le paiement des factures d’électricité ou de gaz, ne soit plus soumis à la règle des 3 % (part du chiffre que doivent atteindre les dépenses en énergie, pour l’année 2021).

La peur d’une concurrence inter-entreprises

Alain Appertet, président du Sndec, fait également part d’une crainte de déséquilibre commercial entre les industriels de la vallée, fondé sur la renégociation favorable de contrats d’énergie pour certaines entreprises, alors moins touchées que d’autres par la crise énergétique. « Sur le territoire, on constate des situations hétérogènes, avec des distorsions selon que les industriels ont renégocié leur contrat d’électricité ou de gaz, avant le début de la crise. Donc certaines entreprises pratiquent des prix plus attractifs que d’autres, avec un risque de perte de marché pour celles qui ont dû renégocier leur contrat au prix fort. »