Genève : la conquête du Mont Blanc contée au musée de l’histoire des Sciences

Les Genevois ont déterminé que l'entrée des musées de la Ville serait libre, sauf pour les expositions temporaires, autant en profiter.
Les Genevois ont déterminé que l'entrée des musées de la Ville serait libre, sauf pour les expositions temporaires, autant en profiter.

La jolie villa Bartholini, devenue musée en 1962, n’a plus pour vocation d’impressionner ses invités en organisant des fêtes et de fastueuses réceptions. Elle en garde les charmes un peu désuets, jusqu’aux moindres détails, de la poignée de porte jusqu’aux frises et fresques du plafond. « Des étudiants en architecture, chinois, viennent même ici pour photographier la décoration d’inspiration italienne, le dallage de marbre, et les colonnes corinthiennes  », fait remarquer une guide.

Tentatives balbutiantes des chercheurs du Siècle des Lumières

Avec des instruments presque bricolés, les scientifiques mesuraient tempêtes, variations climatiques, changements de pression atmosphérique, aurores boréales, trombes d’eau. Dans des vitrines faites à l’ancienne, des machines astucieuses et des instruments de mesure témoignent de cette recherche scientifique qui a débuté au XVIIe siècle. Ils sont faits de laiton, de cuivre et autres matériaux ingénieux : ici un thermomètre à alcool, un baromètre à cadran ou à cuvette variable et là, un baromètre à siphon portatif. Idéalement, les brèves explications des cartels doivent être complétées par les paroles d’un guide.

123 ans avant l’invasion actuelle par le tourisme sportif !

Trois petits films permettent de suivre les pas hésitants de Horace-Bénédict de Saussure, accompagné de son guide Jacques Balmat, qui ont atteint en 1787, le sommet du Mont Blanc. Un petit film permet de suivre plusieurs expéditions animées par la recherche scientifique, le goût de l’exploration, des mesures. Amusant, d’imaginer le naturaliste genevois en redingote de soie, laquelle est d’ailleurs présentée dans une vitrine, et chaussé de bottines précaires, monter à la conquête du Mont-Blanc, alors que les touristes actuels sont bardés d’équipements d’une technologie avancée !

Une leçon de choses

C’est peut-être une leçon pour nos contemporains, ivres de sensations fortes et de commentaires sur leurs exploits. De Saussure, lui, décrit avec méticulosité un paysage blanc immaculé, une mer de glaces imposante, il est transporté par la beauté des lieux. Armé d’instruments de mesure, il va de découvertes en émerveillements. Mais actuellement la mer de glace n’existe presque plus !

Visite gratuite et tout public

« Le musée et son parc sont connus des Genevois, explique une guide, nous avons beaucoup de visiteurs, surtout des familles et des classes avec leur professeur. En été, de nombreuses activités à l’extérieur, autour de la petite buvette attirent la population. Beaucoup de touristes et de Français viennent volontiers.  » Avant ou après la visite du musée, les visiteurs peuvent découvrir un itinéraire pédagogique interactif dans le parc. On peut s’essayer à plusieurs expériences de physique, par exemple tester une parabole acoustique.