L’immense hall de la Halle Olympique est un peu austère et la direction de l’équipement sportif a eu la bonne idée d’inviter Driss pour l’enjoliver jusqu’au 27 novembre. Connu pour ses caricatures et shows artistiques, l’artiste l’est un peu moins pour ses tableaux. Il excelle pourtant dans sa capacité à transcender les sujets qu’il met en scène. Couleurs éclatantes, paillettes : curieusement, son traitement exubérant du fond ne dessert pas ses sujets, il les met en valeur, prolongeant les coups de cœur du peintre.
« Pour que je sois inspiré, il faut que quelque chose me touche, confie-t-il, un regard, une émotion, une attitude. Je suis moins à l’aise sur le travail de commande : je n’arrive pas à insuffler sur la toile la même force, la même sensibilité. » Son dernier tableau, l’un de ses préférés, représente Elvis Presley : « J’ai été voir à Ugine un film qui lui est consacré, j’en suis sorti ébloui et j’ai dit à ma femme que, dès que je serai rentré à la maison, je le représenterai dans une toile. L’image s’est imposée pour lui comme pour tous les visages que vous voyez dans cette exposition. »
Driss peint en grand et avec son cœur, heureux de partager son art avec les visiteurs : « Le lieu n’est pas conventionnel, reconnaît-il, mais c’est un plaisir que de pouvoir montrer ce que je fais, de sortir mes œuvres de l’atelier et les confronter au regard des gens, qu’ils aiment ou pas. Mon plus grand bonheur, c’est quand je réussis à susciter chez eux une émotion, un ressenti, quand je les touche ! »
Il a offert à la Halle Olympique un tableau de Ray Charles pour décorer la loge des artistes, un grand format pour un grand cœur.