Romain Riguet, Nathanaël Hulleu, Wilfried Hulleu et Daniel Ikpefan ont deux points communs. Le premier, c’est que ce sont des joueurs de rugby, tous les quatre professionnels. Ils jouent respectivement à Montauban, Vannes, Grenoble et Pau, soit des équipes de deuxième et première divisions. Leur autre point commun, c’est qu’ils ont tous les quatre fait leurs débuts de rugbymen dans le club de Bonneville, le Rugby Club Le Môle.
Il n’y a certainement que peu de clubs en Régionale 1 (ex-Honneur), soit la huitième division du rugby français, pouvant se targuer d’avoir quatre joueurs professionnels en activité étant passés par leurs rangs. D’autant plus que si Daniel Ikpefan est de 1993, les trois autres sont nés de 2000 à 2002.
Laisser les joueurs partir pour grandir
Brolino Bau, président du RC Le Môle, rappelle par ailleurs que plusieurs anciens joueurs du club évoluent dans les divisions semi-professionnelles. Le président explique ce succès sans ambiguïté : « c’est simplement qu’on a de supers éducateurs ». Il n’oublie toutefois pas que « c’est la valeur des gamins » qui fait qu’ils peuvent aller loin, le club n’étant là que pour les accompagner dans leur ascension.
Les joueurs à potentiels étaient ainsi libres de partir pour aller jouer dans des divisions plus élevées. Le président se rappelle ainsi d’une époque où « quand on voyait le Faucigny jouer contre Annemasse, c’était un peu Le Môle contre Le Môle ». Il fait ainsi référence aux nombreux joueurs qui partaient jouer dans les clubs voisins, aux ambitions peut-être plus élevées à l’époque.
L’école de rugby au centre du projet
Ce qui fait le succès du club, qui a connu deux montées en deux saisons, c’est son école de rugby. Avec environ 150 jeunes à l’heure actuelle, elle permet de former les futurs joueurs de l’équipe première. Le club n’a en effet pas les moyens d’aller chercher des joueurs déjà formés à l’extérieur.
Le président considère qu’il faut environ 250 jeunes qui passent par l’école pour permettre de faire monter 5 à 7 juniors en équipe fanion. Toutes les catégories sont donc représentées, commençant par les 30 jeunes de moins de 4 ans qui manient déjà le ballon ovale. Pour les U16, les U19 et les féminines, le succès vient aussi d’une entente avec le club de Rumilly.
Président depuis 25 ans, Brolino Bau est bien placé pour savoir qu’il est difficile de maintenir un tel niveau de formation. il reconnaît ainsi qu’il y a eu « un moment de creux » pendant quelques années, qui est en train d’être effacé. La preuve : les joueurs qui partaient reviennent maintenant jouer au pied de la montagne qui porte le nom du club.
