Grignon : Julien Métral, de la recherche pétrolière à l’élaboration de la bière

La première bière qu’il a brassée a été servie lors du mariage de ses amis.
La première bière qu’il a brassée a été servie lors du mariage de ses amis.

Grignon

Natif de Frontenex, Julien effectue sa scolarité sur la commune, école primaire puis collège, avant de continuer jusqu’au bac S au Lycée jean Moulin, à Albertville. La vie extrascolaire se passe avec les copains, balades au lac en vélo, foot à l’AS Frontenex et ski les week-ends en famille à Arêches. Les loisirs évoluent avec l’âge, Julien passe du foot au volley-ball, à l’ELAU, le club d’Albertville, où l’équipe atteint le niveau régional, et il aime skier sur les pistes des 3 vallées.

Et déjà un goût marqué pour tout ce qui touche au domaine des sciences, féru de lecture d’œuvres de science-fiction, en particulier celles d’Isaac Asymov, le père de la robotique, et le même intérêt pour les films de science-fiction. Après le bac, Julien s’oriente vers la géologie, à l’université de Grenoble, obtient la maîtrise et sur les conseils d’un de ses professeurs, effectue un stage d’un an chez Total dans une unité de recherche sur l’amélioration des prédictions des ressources en hydrocarbures.

Après le pétrole, les idées

Auteur d’un logiciel performant, l’entreprise lui propose de rester mais Julien choisit de continuer ses études à la fac de Bordeaux pour un master2 en géologie pétrolière, avant de revenir quelques années chez Total, via un prestataire. Ses recherches le conduisent à déposer, pour le groupe, un brevet basé sur l’utilisation de géostatistique : « c’est une période où j’ai effectué de nombreux voyages pour former les ingénieurs à cette approche, en Angola, en Argentine et aux Emirats ». Après cette expérience et 10 mois de formation à Pau, Julien prend la responsabilité de la filiale norvégienne d’une société française, à Stavanger, toujours dans l’industrie pétrolière. Quand survient la crise des subprimes, en 2008, Julien rentre en France, en famille à Frontenex et il envisage de changer de domaine. L’opportunité se présente au sein du groupe AART, en responsabilité d’exploitation chez Tri-vallées pendant 4 ans puis dans l’unité de tri textile, Alpes TLC, à Ugine, pendant 5 ans.

Malheureusement des ennuis de santé, l’amènent à subir un long arrêt maladie et à quitter l’entreprise, en 2019, juste avant la crise CoVid. Remis sur pied, l’idée germe dans le cerveau de Julien de créer une micro-brasserie ! Ce n’était pas un hasard, il avait en effet, à Noël 2016, reçu comme cadeau un kit de brassage, « cela venait d’apparaître sur le marché à l’époque et je me suis piqué au jeu ! ».

4 variétés de bières

Une semaine de formation à la brasserie La Chaumontoise, achat du matériel, des cuves, aménagement de son laboratoire, chez lui à Grignon et premier lancement pour le mariage de ses amis Anne-Marie et Bruno, en juillet 2019. « Ma bière a beaucoup plu, une IPA dont j’avais beaucoup travaillé le goût. Je brasse toujours cette bière que j’ai appelée Anmie Bru ».

Aidé par la Région, Arlysère, Initiative Savoie et Agefiph, dans la création de son entreprise « Gueta Pinte » Julien développe aujourd’hui 3 autres variétés, « La Soif », une British Golden Ale, « P’tit Biscuit », une Wee Heavy et « Arsene Lupinte », une Imperial Milk Stout. Le week-end dernier beaucoup de personnes se sont intéressées à ses produits sur son stand promotionnel dans la galerie commerciale de Géant Casino.

Pour trouver ses bières, le mieux est d’aller en chercher sur le lieu de production, au 82 Rue Louis Berthet, à Grignon, entre 18h30 et 20h, après sa journée de travail au service informatique d’Ugitech.