Neydens : depuis 1984, la Salévienne explore et fait connaitre le riche passé de notre territoire

Toujours dynamique, la Salévienne organise aussi des sorties sur le terrain, comme ici au Sappey, dans le cadre de la Semaine de la Science, avec l'archéologue Alain Mello.
Toujours dynamique, la Salévienne organise aussi des sorties sur le terrain, comme ici au Sappey, dans le cadre de la Semaine de la Science, avec l'archéologue Alain Mello.

Bataille en 1814 entre soldats de Napoléon et Autrichiens à Thairy, projet d’assassinat d’Henri IV à Viry en 1600, travailleurs juifs du camp du Vuache raflés par la police française. Voici trois exemples du travail de recherche et de partage des connaissances mené, depuis 38 ans, par la Salévienne, pour diffuser auprès d’un large public le riche passé de notre territoire.

De multiples moyens de diffusion

Cette aventure a commencé en 1984, quand quatre passionnés, Claude Mégevand, Claude Barbier, Marielle Déprez et Donald Stämpfli, créent à Saint-Julien la Société d’histoire régionale La Salévienne. Au fil des décennies, cette petite équipe va s’étoffer et entreprendre un impressionnant travail de recherche et de diffusion. Pour cela, les moyens utilisés sont multiples : publications d’une cinquantaine de livres, des Échos Saléviens, revue historique annuelle, du Bénon, bulletin de l’association, organisation d’une quinzaine de conférences par année (611 conférences depuis 1984 !) ou sorties culturelles sur le terrain. La Salévienne, qui fait partie des Sociétés savantes de Savoie, tenait récemment son assemblée générale au camping de la Colombière, à Neydens.

Un retour à la normale progressif

L’occasion pour son président, Claude Mégevand, de relever que l’association allait bientôt retrouver son rythme de croisière, après deux années difficiles dues à la pandémie. « En 2021, nouveau record de publications sur une année, avec six ouvrages. Un livre en coédition avec Ké Viva Chaumont sur l’histoire de ce bourg au Moyen-Âge, par Matthieu de la Corbière, et quatre ouvrages de contes et fables en franco-provençal et en occitan, avec traduction en français  », a indiqué le président, qui rappelait aussi que le franco-provençal était, depuis fin 2021, une langue reconnue par l’Éducation nationale et qui pourra être enseignée dans les collèges et lycées. « Ces ouvrages, dirigés par le professeur de langue régionale Jean-Baptiste Martin et publiés grâce à l’aide de la Région Auvergne Rhône-Alpes, révèlent quelques surprises, comme le fait que le corbeau des fables savoyardes est plus rusé que celui de La Fontaine ! » La Salévienne a également publié les Échos Saléviens Nº28, avec au sommaire l’histoire de la maison Guillot (futur siège de la bibliothèque de la Salévienne à Andilly), les écoles concurrentes de Savigny, le portrait de l’instituteur Louis Démolis et l’épopée des graniteurs du Mont-Sion. L’année 2021 fut également consacrée à la préparation du monumental ouvrage de Dominique Bouverat sur le pays de Cruseilles, paru début 2022.

Un projet soutenu par Stéphane Bern !

La commune d’Andilly a entrepris la restauration de la Maison Guillot, qui accueillera la bibliothèque de la Salévienne et l’association Apollon74. Ces trois entités ont lancé une souscription auprès de la Fondation du Patrimoine qui a déjà rapporté 9 500 euros (et qui se poursuit…). Cette maison du 17e siècle a également été choisie pour bénéficier du Loto du Patrimoine, initié par Stéphane Bern. Au niveau des publications, la Salévienne devrait éditer prochainement une monographie sur Chênex par Dominique Miffon, une biographie sur l’institutrice Lucie Colliard (féministe, syndicaliste et communiste) ainsi que les Echos Saléviens n°29.

Quel bilan tirer de l’année écoulée pour l’association La Salévienne ?

Parmi les réalisations de l’année 2021, il y a des visites historiques de Saint-Julien (avec Mémoire & Patrimoine) et du Châble, ainsi comme chaque été de celle sur les traces du chemin de fer du Salève, avec Gérard Lepère. La section de la Salévienne des Bornes, animée par Nathalie Debize, s’est également montrée active, avec une visite de Villy-le-Bouveret aux flambeaux et des journées généalogiques. La Salévienne, c’est également un site internet qui reçoit 40 000 visites par an, bientôt remplacé par un nouveau site, dont la première phase permet déjà de commander les ouvrages édités par l’association.

La Maison Guillot à Andilly, devrait abriter, en 2023, la bibliothèque de la Salévienne et l'association Apollon74.

Découvrir de nouveaux sites archéologiques

Bien présente sur le terrain, la Salévienne a aussi permis de découvrir de nouveaux sites archéologiques, en particulier des Pierres à Cupules et une fortification inconnue des archéologues. Une équipe côté Vuache a également surveillé un terrassement sur les anciens cimetière et église d’Épagny (Jonzier-Épagny), qui donnera lieu à une monographie sur cette paroisse signée Dominique Miffon, à paraître dans les Échos Saléviens 2022. Financièrement, la situation est saine, avec un budget équilibré de 40 000 euros. Parmi les autres dossiers, il y a de nouveaux livres pour la bibliothèque de l’association, riche de 15 000 ouvrages et documents, et la démarche entreprise auprès de la DRAC avec M&P pour faire classer la Colonne aux volontaires de 1792 de la promenade du Crêts, à Saint-Julien. Notons également la création de panneaux du patrimoine sur les églises du territoire de la Communauté de communes du Genevois.