C’est un sujet très polémique en Haute-Savoie : la préfecture a procédé à l’abattage de plusieurs bouquetins ce lundi 17 octobre 2022, dans une stratégie qui vise à freiner le développement de la brucellose, dans le massif du Bargy. Les associations environnementales dénoncent un « massacre ».
Le prélèvement des bouquetins est autorisé pendant deux jours sur le massif du Bargy. - Photo d’illustration Pixabay
C’est un nouvel épisode dans la lutte engagée par la préfecture de Haute-Savoie contre la bruscellsoe, et donc contre un partie des bouquetins qui vient dans le massif du Bargy. Et c’est un nouveau cap de franchi dans le bras de fer qui oppose cette même préfecture aux associations environnementales.
Ce lundi 17 octobre 2022, la préfecture a procédé à l’abattage de plusieurs bouquetins, résultat d’un arrêté préfectoral publié en fin de semaine dernière. Le vendredi 14 octobre, le préfet a mis en avant le risque sanitaire de brucellose, l’arrêté proposant le « prélèvement de bouquetins dans le massif du Bargy pour viser l’extinction de l’enzootie de brucellose au sein de la population ». Il s’agissait là d’autoriser l’abattage de ces animaux sur les communes de Bonneville, Brizon, Glières-Val-de-Borne, le Grand-Bornand, Marnaz, Mont-Saxonnex, le Reposoir et Scionzier pendant deux jours (entre le 16 et le 18 octobre). Au total, l’autorité préfectoral souhaite «prélever» 75 animaux, après avoir consulté le Conseil national de protection de la nature. Conscient des risques d’opposition, la circulation est interdite dans cette zone, quel que soit le mode de déplacement. Excepté les riverains ou les agriculteurs qui vivent et travaillent dans les secteurs mentionnés. Le lundi 17 octobre, la préfecture a de nouveau procédé à une communication afin d’apaiser la situation: « La survie de l’espèce bouquetin n’est pas menacée sur le massif du Bargy, au contraire les opérations de captures et de tirs visent à les préserver en visant l’éradication de la brucellose. » Les premiers bouquetins à avoir été tué pendant ces deux jours, sur le massif du Bargy. - Photo: Jean-Pierre Crouzat Politiques et militants réagissent Pascal Sciabbarrasi, porte-parole d’Europe écologie les verts 74, a vivement réagi dénonçant « une décision dénuée de sens ». « Un abattage prévu sans distinction entre les bouquetins malades et les bouquetins en bonne santé. » Une décision que le parti politique ne comprend pas, chiffres à l’appui: « Seulement 4% des bouquetins du massif du Bargy sont atteints de brucellose, la plupart des mammifères peuvent porter la bactérie. »
La Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) qui milite pour la protection de la biodiversité plus largement, a également réagi vivement. Ils rappellent combien la survie de l’espèce est conditionnée à de nombreux paramètres, dont la cohabitation avec les autres espèces animales du massif ainsi que l’élément suivant: « Depuis le printemps 2022, 170 bouquetins ont été capturés et il a éré constaté que plus de 95% n’étaient pas porteurs de la maladie. » Des consignes de bio-surveillance sont à respecter, toujours selon l’association, afin de limiter les risques de contagion. Preuve que le sujet est d’ampleur nationale, le journaliste et activiste Hugo Clément a aussi émis son opposition, via un post Facebook.
