Le repaire des quatre amis, c’est un studio d’enregistrement situé rue de la République et aménagé dans une cave. La décoration est encore sommaire en conviennent-ils, mais d’un point de vue technologique, ils disposent de tout le matériel nécessaire pour permettre à des musiciens d’enregistrer des sons et conduire à bon port un projet « Notre force de frappe, c’est le rap, mais nous ne nous interdisons pas d’accueillir des représentants d’autres univers musicaux, nous ne sommes pas fermés expliquent-ils ». Zenwar et Xour fréquentent la galaxie rap depuis 7 ans. Lancés par Nicolas Léger et la Synaps, ils jouent dans le groupe Ampersand avant d’emprunter chacun des trajectoires différentes. « Avec Néoz, notre ami, nous avons tous parcouru beaucoup de chemin depuis 6 ans, réalisé des clips, enregistré des albums, effectué des concerts, nous sommes passés par des labels avant que ne se présente l’envie de créer notre propre projet. Il n’y a plus de groupe, mais une somme d’univers différents que nous espérons mettre en valeur grâce à ce studio et notre association ». Tout ça, et pas que : « Il existe sur Albertville une scène rap abondante mais méconnue : chacun construit dans sa bulle et notre espoir, c’est de mettre la lumière sur cette richesse ».
Qualité de son et de création
Depuis l’ouverture du studio, se réjouissent-ils, « énormément de rappeurs des deux Savoie sont venus enregistrer des projets. Grâce au matériel et notre expérience, nous nous rapprochons d’une prise en charge professionnelle ». Et en la matière, les quatre associés (avec Sandro qui filme et photographie) en savent quelque chose, ils ont tous gravé sur la bande leurs titres dans des styles différents et avec des ambitions diverses. « Néoz et moi, rapporte Xour, même si nous serions heureux de percer, nous rappons pour le plaisir et le loisir » « Personnellement, j’espère aller plus loin confie Zenwar, j’ai beaucoup de contacts et je travaille énormément pour convaincre une audience nationale. On me surnomme parfois le 4x4, je rappe tout terrain et sur tous types d’instruments ».
L’heure de vérité approche : le partage du son sur un style clivant. Et la surprise est de taille : à la qualité de l’enregistrement se superpose celle de la création. Mélodique ou plus trash, leur musique rivalise sans discussion avec celle que l’on surprend sur les ondes quand l’on change de radio par erreur (ou pas). L’apothéose, c’est le clip tourné par Sandro sur un titre imaginé par Zenwar et Xour : Taak. Tous les codes du rap sont réunis, frime et grosses caisses, mais au service d’une mélodie qui fait mouche. C’est bon et ça fait plaisir de voir cette jeunesse qui crée et croit en l’avenir.