« Quels que soient les résultats de la démarche engagée pour la réalisation d’une piscine couverte, l’avenir de cet équipement vieillissant [la piscine actuelle] est en jeu à échéance de trois à cinq ans ».
Le constat est sans appel pour les élus de la Communauté de communes Rumilly Terre de Savoie et l’urgence de faire avancer le dossier du Centre aquatique intercommunal est devenue évidente, après près de vingt années d’études, de projets, de débats dont Joël Mugnier, vice-président de la communauté de communes, a rappelé les grandes lignes lors du dernier conseil.
Un dossier prioritaire
On était pourtant près du but, entre 2010 et 2012, alors que les deux communautés de communes de l’Albanais (Rumilly et Alby), regroupées au sein du Sigal(syndicat mixte), avaient réalisé une étude approfondie de faisabilité d’une piscine couverte sur le territoire. Mais l’intégration, début 2017, de la communauté de communes du Pays d’Alby au Grand Annecy n’a pas permis d’aller plus loin et le dossier s’est retrouvé « sous la pile » dans les bureaux de Rumilly Terre de Savoie qui avait alors bien d’autres questions à régler.
Les élus actuels ont relancé le projet et l’ont même placé en tête des priorités du mandat, le président Heison ayant promis qu’il soit abouti avant 2027. Depuis une année, un groupement d’assistants à maîtrise d’ouvrage (AMO) a été recruté pour réaliser un programme fonctionnel et déterminer les conditions de réalisation « d’un équipement attractif à haute valeur environnementale », en accord avec le travail engagé en parallèle sur la mise en valeur de la base de loisirs des Pérouses.
Cinq sites potentiels
En juin dernier, la première phase de cette étude, « principalement consacrée à l’analyse des besoins et de la demande », a permis de proposer cinq sites potentiels pour implanter le centre aquatique. Outre le site de la piscine actuelle, quatre emplacements ont été envisagés sur le secteur de la base de loisirs, de chaque côté du plan d’eau. Chacun s’est vu attribuer une note, en fonction de critères prédéfinis (lire ci-contre). En tête de liste, a été désigné un terrain situé en face du skate park au bord du rond-point du plan d’eau.
Lors du dernier conseil communautaire, les élus ont été invités à se prononcer et, à une large majorité, ils ont écarté le site de l’actuel centre nautique de Rumilly et choisi celui de la base de loisirs des Pérouses.
Les prochaines étapes vont permettre de déterminer les besoins scolaires, de choisir le type d’équipement, de chiffrer les budgets et d’organiser le montage juridique et financier de l’opération.
Avant le premier coup de pioche, sans doute pas avant 2024.
Pour le moment, on ne sait encore rien de l’avenir de la piscine actuelle qui, malgré d’importants travaux de rénovation il y a quelques années, accuse difficilement le poids de ses près de soixante années. Mais tout porte à croire que, malgré l’avantage de la proximité du centre ville, elle sera démolie, laissant libre un espace « poumon vert » de la commune, et quelques regrets nostalgiques chez nombre d’utilisateurs actuels.
« Je me réjouis évidemment »
Stéphane Delrieu est le président du Nautic Club de Rumilly qui compte, suivant les années, de 100 à 150 nageurs de tous âges. Des nageurs qui, aujourd’hui, ne peuvent compter que sur la période estivale (la piscine est ouverte du 1er mai au 30 septembre) pour exercer leur passion sportive à Rumilly. « J’ai une position à double face, confie le président. Nageur de puis trente ans, je me réjouis évidemment de cet équipement qu’on attend tous depuis des années. Dès le mois de septembre, aujourd’hui, on doit aller loin pour s’entraîner ». Vers Annecy ou Aix-les-Bains. « On finit par être plus longtemps dans la voiture que dans l’eau ! », commente-t-il.
Pourtant, côté club, son enthousiasme est plus réservé. « Mais comme président, j’ai quelques inquiétudes. Le Nautic Club est un club estival et, si la piscine actuelle disparaît, cela va modifier en profondeur notre fonctionnement ». Pas certain que la motivation des nageurs « tienne » toute l’année !
Une inquiétude qui ne remet pas en question la satisfaction de voir avancer ce dossier que les responsables du club ont accompagné aux côtés des élus.