Sur le front des crises, Emmanuel Macron a joué à l’équilibriste

Le président Emmanuel Macron répondait hier mercredi 12 octobre 2022, aux question de Caroline Roux lors de la nouvelle émission «L’Evénement».
Le président Emmanuel Macron répondait hier mercredi 12 octobre 2022, aux question de Caroline Roux lors de la nouvelle émission «L’Evénement». - Capture d’écran Youtube France 2

Le président répond à Caroline Roux

Pour une première de la nouvelle émission de France 2 « L’Événement », l’invité était hier soir mercredi 12 octobre 2022, Emmanuel Macron le président de la République. Il le sera à nouveau le 26 octobre pour une seconde interview.

Face aux questions de Caroline Roux, le président a encore une fois voulu se montrer investi, au plus près des Français et toujours en recherche d’une position d’équilibre ou responsabilité et dialogue sont ses deux points de stabilité.

Guerre en Ukraine : soutenir et revenir à la table des négociations

Emmanuel Macron a réédité le soutien de la France aux côtés des Ukrainiens « pour les aider à résister », tout en rappelant que le pays n’était pas en guerre, qu’il n’avait jamais attaqué la Russie. Et que « Nous ne voulons pas de guerre mondiale » Veillant bien évidemment à la sécurité de la nation : « Je dois aussi veiller à ne pas nous rendre, nous-mêmes, vulnérables ». « On ne peut pas livrer autant que ce que les Ukrainiens et les Ukrainiennes demandent, car nous devons en garder certains pour protéger notre flanc est. Nous protégeons notre sol national. Nous avons déployé dès les premiers jours des soldats et de l’équipement en Roumanie. Nous renforçons notre présence. »

Propos tenus notamment face à la menace nucléaire : « J’ai toujours dit la vérité aux Françaises et aux Français. (…) La Russie est dotée de l’arme nucléaire. La France aussi. En la matière, notre doctrine est claire. La dissuasion fonctionne. Le nucléaire, moins on en parle, moins on agite la menace, plus on est crédible », et au regard des moyens de défense de la France qui a livré des canons à l’Ukraine, plus du quart de ce dont dispose le pays, envisageant alors d’en envoyer d’autres, en prélevant six sur une livraison au Danemark.

Apporter un appui, oui mais tout en sollicitant l’autre côté : « Quand on essaye de bâtir la paix, on doit parler. À chaque fois que cela sera nécessaire, je parlerai à Vladimir Poutine. À un moment donné, il faudra que chacun revienne vers la table des négociations ».

Crise énergétique

Le président a déploré une situation dans les années 2020 et 2021 de trop grande dépendance au gaz russe, affirmant qu’aujourd’hui le pays n’importait plus que 7 à 8 % de son gaz de Russie, visant à terme une totale indépendance. Nos ressources provenant principalement de pays comme la Norvège, l’Algérie, les Pays-Bas ou encore le Qatar. « Pour ce qui est du gaz, il faut dire que c’est la Russie qui en a fait une arme de guerre. Mais nous nous en détachons : de 40 %, nous sommes descendus à 7,5 % d’importation de gaz russe aujourd’hui. »

S’agissant de la disponibilité en électricité et de ses tarifs, le président a mentionné une nouvelle fois sa position favorable, comme la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, à une réforme du marché européen de l’électricité, avec le plafonnement du prix du gaz utilisé pour produire de l’électricité (les centrales au gaz qui pallient les défaillances des centrales nucléaires) : « un changement en profondeur du marché d’électricité qui va nous permettre d’avoir plusieurs prix d’électricité et pour nous, Français, d’avoir un prix d’électricité qui ne dépendra plus du prix du gaz ».

La crise sociale en même temps que celle des carburants

En ce temps de grève qui se prolonge dans les raffineries et les dépôts de carburants, Emmanuel Macron a clairement pointé du doigt la position de la CGT. Demandant de permettre à la France de fonctionner. S’affirmant cependant : « pour le dialogue social, pour la négociation » comme tout autant : « jamais pour le blocage ». Et d’affirmer : « J’ai une pensée pour l’ensemble de nos compatriotes qui font la queue » aux stations-service ; « Le gouvernement prend sa responsabilité. Si le dialogue social n’aboutit pas dans les prochaines heures, nous réquisitionnerons ». Il a tout aussi vivement refusé que « la capacité à nous chauffer, à aller à la pompe, soit fragilisée par des Françaises et des Français ». « Au moment où nous parlons de guerre et de bouleversement du monde, il faut que chacun prenne ses responsabilités. »

Une nouvelle fois la carotte et le bâton. Le président n’a pas oublié d’exprimer une issue prochaine au conflit social, probablement : « dans le courant de la semaine qui vient ». Ce qu’avait soutenu Élisabeth Borne pour la semaine dernière…