Professeur de français, Grégoire Blanc intègre l’équipe pédagogique de l’établissement il y a quatre ans : « À cette époque, se souvient-il, il n’y avait plus de théâtre. L’atelier qui existait s’était interrompu deux ou trois ans avant et je me suis dit que j’avais quelques compétences pour le relancer ». Titulaire d’une licence des arts du spectacle, il fut comédien professionnel quelques saisons et admissible au conservatoire de Paris l’année où Pierre Niney fut candidat : « J’ai été recalé au dernier tour, j’aurais dû me représenter, mais j’ai préféré basculer sur l’enseignement ».
Les élèves ont ainsi pu bénéficier de ses compétences et mener à bon port l’an dernier la pièce « Panique sur l’île aux singes ». « L’atelier a survécu à deux années de Covid et les jeunes ont enfin pu monter sur scène, reprend Grégoire. Cette année, nous aimerions transformer l’essai et proposer le spectacle au Dôme théâtre. C’est un projet audacieux et coûteux qui va nous conduire à organiser des manifestations et mettre une cagnotte en ligne. Mais j’ai foi en les élèves. La pièce fonctionne bien et nous aurons le temps de gommer les approximations et ce qui ne fonctionne pas d’ici l à ».
Un apprentissage libérateur
Une ambition qui en cache une autre : « Cette année, 40 élèves ont candidaté pour l’atelier théâtre. Pour ne frustrer personne, nous avons mis en place un second cours. Le plus difficile, c’est de caser le créneau dans les emplois du temps, il existe déjà beaucoup d’options ». L’idéal concède Grégoire, « ce serait, au même titre qu’il en existe une en football, de créer une section théâtre. L’activité périscolaire deviendrait une discipline à part entière avec des cours et des engagements de la part des élèves. Pour concrétiser ce projet, il faut juste dégager des créneaux horaires et des moyens financiers ».
Avec la directrice Blandine Palluel-Lafleur, ils étudient cette question pour une mise en place « plutôt en 2024… voire 2023 ». Le professeur de français est convaincu du bienfait du théâtre sur une scolarité : « Le plus intéressant dans cette aventure, c’est l’aspect humain. Cette possibilité de mettre en présence des élèves de tous les niveaux et de créer une solidarité entre eux, de les amener à modeler ensemble une pratique artistique. Finalement, je ne suis qu’un simple accompagnateur, ce sont eux qui font progresser le projet. Cette section, elle permettrait de travailler dans le détail. Je la conçois comme un apprentissage libérateur à un âge où on se sent souvent mal dans sa peau. Elle tirerait vers le haut et préparerait les jeunes à affronter l’angoisse des oraux de la même manière qu’ils ont appris à maîtriser le tract avant d’entrer sur scène ». Elina a suivi l’atelier et joué la pièce, elle confirme : « Le théâtre m’a appris à améliorer ma façon de m’exprimer à l’oral et à trouver un langage plus évolué dans mes écrits ».
Que du positif qu’il reste à formaliser au sein des emplois du temps des prochaines rentrées.