La diffusion du mondial de foot au Qatar de plus en plus boycottée

Doha, une des villes d’accueils des matchs du mondial de foot au Qatar.
Doha, une des villes d’accueils des matchs du mondial de foot au Qatar. - Photo Pixabay

Le boycott prend de l’ampleur

Après les personnalités du sport, de la politique ou de la culture, après Lille, Marseille, Bordeaux ou encore Strasbourg, c’est tout dernièrement Paris qui s’est positionnée contre la diffusion des matchs du mondial de foot au Qatar du 20 novembre au 18 décembre. Comme les autres, elle n’installera pas d’espace dédié, de fan zone, ni d’écran géant pour la retransmission des épreuves.

« Pour nous il n’a pas été question d’installer des zones de diffusion des matchs pour plusieurs raisons : la première c’est les conditions de l’organisation de cette Coupe du monde, tant sur l’aspect environnemental que social, la seconde, c’est la temporalité, le fait que ça ait lieu au mois de décembre », s’est expliqué l’adjoint chargé du Sport à la mairie de Paris, Pierre Rabadan. « Ce modèle de grands événements va à l’encontre de ce que [Paris] souhaite organiser. »

Les arguments mis en avant

Trois points essentiels sont à l’origine de ce mouvement de protestation et de refus.

L’argument environnemental : le Qatar organise les matchs à grand renfort de stades climatisés ; plus de 160 vols en avions quotidiens (un avion toutes les dix minutes) sont prévus pour acheminer les supporters.

L’argument social : la réalisation de cet événement s’est effectuée dans des conditions bafouant les droits du travail, les droits humains. Sans doute plusieurs milliers (6 500 selon Le Guardian) de travailleurs migrants ont été exploités et sont morts sur les différents chantiers de construction des stades, des infrastructures, des routes, etc., de cette compétition.

Face à cela, Amnesty International appelle avec insistance la FIFA à l’indemnisation des ouvriers. Débloquer 440 millions de dollars pour « indemniser les familles qui ont perdu un proche sur les chantiers », « couvrir les frais de recrutement illégaux que les ouvriers ont dû payer depuis leur pays d’origine, avant de se rendre au Qatar », « dédommager les personnes qui n’ont toujours pas reçu de salaire pour leur travail », ainsi que « les accidents du travail », explique l’ONG

L’argument des droits humains : les droits des personnes LGBTQIA sont bafoués, l’homosexualité est strictement interdite et réprimée dans le pays.

Scandale social, humain et environnemental qui fait s’élever de plus en plus de voix, en France comme en Europe ou dans le reste du Monde, contre un tel événement.

Pour les opposants au boycott

S’il y a les partisans de l’interdiction de la manifestation, il y a ceux qui demeurent pour. Parce que, pour ce mondial de foot, la décision avait été prise il y a des années et d’un commun accord. Et qui ont notamment pour argument la comparaison. Renvoyant notamment à l’organisation des derniers JO de 2014 à Sotchi (comme la coupe du monde en 2018) ou à Pékin en février 2022, dans des pays où les droits de l’homme, le respect de l’environnement ne sont toujours pas et n’ont pas été une priorité.

Cette édition mondiale servira-t-elle de référence pour les prochaines compétitions sportives d’ampleur ? D’ores et déjà par exemple, avec l’annonce des JO asiatiques d’hiver en Arabie Saoudite en 2029, le pays accueillant se targue du respect des exigences écologiques. À suivre donc.