Ni la protestation, ni la répression, ne faiblissent en Iran. Selon un bilan officiel, incluant manifestants et forces de l’ordre, 41 personnes ont été tuées et plus d’un millier arrêtées dans les manifestations déclenchées par la mort de Mahsa Amini, le 16 septembre. Cette jeune femme de 22 ans avait été arrêtée par la police des moeurs en Iran pour « port inapproprié de vêtements ».
Depuis, un mouvement de contestation s’est formé dans la province de Mazandaran, au nord du pays, et s’est étendu à plusieurs villes. Selon les médias locaux, les manifestants lancent des slogans hostiles au pouvoir. « Au cours des derniers jours, des émeutiers ont attaqué des bâtiments gouvernementaux et endommagé des biens publics dans certaines régions de Mazandaran sous la direction d’agents étrangers », a affirmé Mohammad Karimi, le procureur général de la province.
Selon le décompte de l’Agence France-Presse, les autorités locales ont interpellé plus de 1 200 personnes depuis le début du mouvement.
Les autorités ne veulent « aucune indulgence » vis-à-vis des manifestants
Alors que les manifestations continuent ce lundi, la répression risque de continuer. Dimanche, le chef du pouvoir judiciaire, Gholamhossein Mohseni Ejeï, a appelé les forces de l’ordre à agir « fermement » contre « ceux qui portent atteinte à la sécurité » et a menacé de ne faire preuve d’« aucune indulgence ».
Si le bilan officiel fait état de 41 personnes tuées en dix jours de manifestations, ce chiffre pourrait être plus élevé. L’ONG Iran Human Rights (IHR), basée à Oslo, recense au moins 57 manifestants tués.
La République islamique d’Iran fait respecter un code vestimentaire strict aux femmes, en particulier concernant le port du voile. Depuis la mort de Mahsa Amini, dont les autorités nient leur implication, des Iraniennes brûlent leur foulard, coupent symboliquement leurs cheveux et appellent à plus de liberté.
Ces manifestations sont les plus importantes en Iran depuis celles de 2019, provoquées par la hausse du prix de l’essence, et qui avaient été sévèrement réprimées à travers le pays avec 230 personnes tuées selon un bilan officiel et plus de 300 selon Amnesty International.